Atobe x Yukimura - Douceurs de Noël

Calmement et posément, Atobe regagna sa place nouvellement attribuée. Il y posa son sac, tira la chaise, s'installa. Une fois fait, le professeur reprit son sourire et commença le cours. Il rappela rapidement ce qu'ils avaient vu la veille pour leur nouvel élève hebdomadaire et enchaîna sur la suite. Le programme étant le même pour toutes les écoles, Atobe ne fut pas trop dépaisé ou largué. Sa voisine lui proposa gentiment de suivre sur son livre. Appuyé par l'accord du professeur, ils rapprochèrent leur table et Keigo put ainsi avoir le texte sous les yeux. D'ailleurs celui-ci, il ne l'avait pas étudié, mais la séquence en cours, Hyotei était déjà passé dessus.

" Keigo-kun, peux-tu lire le prochain passage. "

Petit coup d'oeil à la jeune fille à côté pour obtenir son autorisation. Atobe se leva, livre en main et commença sa lecture, de sa voix grave mélodieuse. Il y mit le plus de ton possible, montrant ainsi sa capacité à comprendre un texte et monter encore dans l'estime des autres. Après ses quatre lignes, le professeur lui demande de s'asseoir et d'analyser le passage.

" L'auteur, dans ce passage, cherche à montrer que les fleurs sont un atout pour la beauté de la femme, " annonça-t-il. " Il y a là le champ lexical floral avec "fleurs", "parfums", "pétales" ainsi que celui de l'humanité avec "femme", "lèvres", "peau" reliés par certains chiasmes qui lient les noms "fleurs" et "femme", appuyé par l'allitération en 'f. Les syllogismes mettent en valeur le rapprochement entre la femme et la plante. L'intermédiaire entre les deux est la rose, qui montre l'amour : autant par son sens dans le langage des fleurs que la couleur rouge qui appuie sur la passion. En effet, la femme ressent la passion de l'amour en recevant les fleurs donnés par l'auteur. Et en décrivant ce tableau, il veut montrer que cette femme, qu'il aime plus que tout, est belle, même trop. Les hyperboles qui suivent poussent l'être aimé à être déifié. Donc, la muse de l'auteur est en fait la déesse de la nature. "

Fier de son analyse, Atobe se tut, se disant qu'il avait répondu à la question du professeur principal et il reprit son stylo alors que l'élève suivant poursuivait.

Spoiler:

Les yeux rivés au sol, Yukimura restait étrangement silencieux. Pas qu'il ne soit bavard d'habitude, mais il avait toujours quelque chose à dire ou à faire. Les rares moments de quiétudes, il les partageaient avec Sanada ou bien souvent les mots étaient superflus.
Avec Atobe, au contraire, les silences avaient souvent étant pesant et lourd de reproche ou autres sous-entendus, ce qui contrastaient avec les courts instants de complicité qu'ils avaient pourtant réussi à échanger.

Le bruit que fit Atobe en rangeant ses affaires, le sorti de sa douce torpeur et il en fut un instant décontenancé.
Aucune réplique acerbe de la part du Capitaine de Hyotei ?

Il tourna doucement son visage vers son nouveau camarade de classe et remarqua son expression contrarié avant que le mouvements de ses mains n'attirent son regard sur elles.

Elles portaient encore les stigmates de son stage et cela ennuya Yukimura de les voir si abîmées. Comme ce jour là, il eut un petit pincement au coeur.
Les mains d'Atobe étaient faites pour êtres belles et douces, et non mutilées et rêches. Quelles genres de femmes apprécieraient ce genre de toucher ?

Inévitablement, il remarqua la légère entaille que le capitaine de Hyotei venait de se faire et il laissa échapper un léger soupir et de recouvrir ses mains des siennes comme si elles étaient un baume protecteur.

"Je t'ai déjà dit d'y faire plus attention" soupira-t-il. Il ne s'attendait pas vraiment à ce que Keigo ne l'écoute de façon.

Puis, comme s'il venait soudainnement de prendre conscience de son geste, il les éloigna de lui, gêné. Cela aurait pu porter à confusion ou attirer la curiosité de ses camarades de classe et il ne voulait pas qu'Atobe ait à se justifier de quoique ce soit.

"Je te donnerai mon emploi du temps quand on sera à la maison" dit-il un peu plus fort, brisant définitivement la quiétude qui les entourait. " Pour le reste de la journée, ça sera Maths, Anglais, Histoire, puis ce sera la pause déjeuner avant d'attaquer avec Physique et de finir avec Musique."

Spoiler:

Lorsque Yukimura prit ses mains, comme pour y créer une barrière, Atobe ne sut expliquer ce qui s'était passé dans sa tête. Il avait revu ses semaines de travail, la frustration et le stresse accumulés pour savoir si cela conviendrait... Oui, même la perfection qu'il incarnait arrivait à douter sur des choses sans significations, et il était encore retourné de savoir qu'il s'inquiétait pour ça. L'avis que Yukimura donnerait sur son cadeau le souciait peut-être même plus que ce qu'il pensait. Normalement, seul le tennis régissait sa vie, ainsi que le soucis d'être un homme toujours à la pointe de la perfection. Mais à ce jour, il s'était occupé d'autres choses et il était redescendu dans la case du simple être humain, soucieux d'aléas banaux de la vie d'adolescents. Sauf que maintenant, la douceur et chaleur des mains de son rival lui avait fait oublier tout cela, et son esprit s'était comme réveillé.

" Ce ne sont pas de si insignifiantes coupures qui vont m'empêcher de faire mon travail, " rétorqua-t-il alors en reprenant ses mains.

Il les croisa sur la table, pour ainsi les cacher. De teoute façon, celles-ci n'étaient pas ce qui était le plus important chez lui. On ne l'admirait pas pour ça.

Atobe ne put s'empêcher de se crisper à l'entente des paroles de Yukimura. " A la maison ", depuis combien de temps ne lui avait-on pas dit ces mots ? Depuis qu'il ne se collait plus à sa mère et décidait de diriger sa vie. Un paquet d'années alors. Même ses majordomes ne le considéraient plus comme le gamin qu'il était encore. C'était dorénavant "Monsieur Keigo" et ses variantes peu importe où il allait. Même lors des soirées mondaines organisées. Au fond, être prolétaire permettait d'avoir une proximité importante avec ses proches.

" Très bien, " répondit-il simplement.

La sonnerie de reprise des cours résonna bientôt dans tout l'établissement et Yukimura fut contraint de reprendre sa place.
Le cours de mathématiques débuta, suivit du cours d'anglais durant lequel leur professeur leur demanda de rédiger un texte ayant pour thème la musique.

Vaste sujet et leur enseignant ne fut pas plus explicite. Yukimura mordilla légèrement le bout de son crayon à la recherche d'une idée et quand il l'eut enfin trouver, commença sa rédaction.

Il entendit sa camarade de devant gémir. Chihara avait horreur des lundis, même si après ce cours-ci, il enchainerait avec sa matière préférée. Les deux précédentes et la suivante était un véritable calvaire pour elle.
Un léger sourire amusé se peignit sur ses lèvres alors qu'il secouait doucement la tête et reposait son stylo, signalant para la même occasion à son professeur qu'il avait fini.
Chihara lui lança un regard noir avant de retourner à sa copie.
Yukimura relut une dernière fois sa feuille, puis alla la déposer sur le bureau et attendit la fin du cours.
Quand celui-ci arriva, sa camarade de classe s'affaissa sur sa table, visiblement épuisé par tant d'effort. Yukimura en profita pour ouvrir son sac et en sortir un petit ballotin de chocolat.

Puis il se leva et alla s'agenouiller en face de son bureau, déposant son présent sur le coin de ce dernier.

"Arrête d'être si brillant... C'est déprimant" soupira-t-elle ce qui le fit rire.
Elle se redressa sur sa chaise, déballa ses friandises et croqua dans un carré de chocolat.

"Enfin, je te pardonne, parce que tu es toujours si gentil avec moi. Tu voudras bien m'expliquer les dernières leçons ?"

"On révisera ensemble pour le prochain contrôle."

Ravie, la jeune fille hocha vigoureusement la tête alors que d'autres de ses camarades se plaignaient de son manque de considération à leurs égards. Tant et si bien que Yukimura fut obliger de programmé une séance de rattrapage collectif pour toute sa classe.

L'annonce du début du cours d'Histoire mit fin à la discussion collective et le capitaine de Rikkai dû une nouvelle fois regagner sa place.
La nouvelle heure fut brève et quand vint la pause déjeuner, Yukimura s'étira avec délectation.
Puis il se leva, et s'approcha du bureau d'Atobe déjà envahit par quelques filles.

"Tu as quelque chose à manger ?" s'enquit-il

Atobe vit passer les heures rapidement. Pour lui, ces cours étaient plus un amusement qu'un supplice. Il n'avait aucune difficulté et s'amusait de ses performances scolaires, se rassurant ainsi dans son idée de supériorité. La leçon d'aujourd'hui, en mathématiques, lui avait été nouvelle mais il s'en était sorti sans trop de problèmes en regardant rapidement les cours que sa voisine avait gentiment proposés de montrer. Le cours d'anglais, en revanche, l'avait laissé un peu perplexe. Jamais son professeur de langue ne lui avait faire une telle chose. Mais le sujet l'avait inspiré et il avait pu exprimer sa passion pour le Jazz dans la langue de Shakespeare avec une aisance qu'il qualifiait d'incroyable. Il avait cependant été étonné que Yukimura rende sa copie si vite et cela le mit un poil énervé. Il avait été devancé, et cela n'était pas dans ses habitudes.

Lors de l'intercours entre ce cours d'Anglais et celui d'Histoire, Atobe s'était reposé, regardant Yukimura et sa voisine discuter. Sans penser à rien, il n'avait fait que les fixer, tout de même curieux. Le jeune homme arrivait facilement à avoir des amis et discuter le plus naturellement du monde avec les gens de sa classe. Pour Atobe, c'était déjà quelque chose que le capitaine de Rikkai avait en plus par rapport à lui. La sociabilité. Il était vrai que le grand de Hyotei était quelqu'un de plutôt solitaire et surtout d'admiré. On ne l'approchait donc pas sans prétentions.

Le cours d'histoire prit place et défila comme les autres.

Enfin arriva l'heure de se restaurer. Il vit d'autres élèves montrer leur joie d'enfin pouvoir passer à table, d'enfin pouvoir faire taire leur ventre affamé. Keigo était lui-même ravi, ayant également faim. Il s'apprétait à se pencher sur son sac quand Yukimura arriva à sa table, lui posant une question. Le jeune homme sourit et sortit de son sac une magnifique boîte à Bento préparée maison par les plus grands cuisiniers du Japon. Cela faisait longtemps, mais Atobe mangerait enfin japonnais. La boîte était magnifiquement décorée, encore une preuve de la richesse exagérée des Atobe. Il sortit également une paire de baguette qu'il fit claquer au dessus de son festin.

" Je pense que oui. "

Yukimura fut légèrement décontenancé par la réaction d'Atobe. Il ne s'attendait pas à le voir sourire et encore moins sortir un bentô de son sac.
Un sourire tendre naquit sur ses lèvres en passant qu'Atobe réagissait parfois comme un enfant.
Il semblait fier d'avoir lui aussi un bentô...

"Je le pense également" répondit-il amusé. Tu manges avec nous ou tu préfère la compagnie de ses demoiselles ?" ajouta-t-il en désignant les curieuses qui entouraient sa table.

Mais il n'eut pas le temps d'attendre une réponse qu'on l'interpeller au premier rang. Yukimura se retourna alors vers l'opportun qui lui lança quelque chose qu'il intercepta sans problème.

"Trop lent, trop mou" commenta-t-il espiègle. "Venant du meilleur lanceur de base-ball je m'attendais à mieux"

"Je voulais pas te blesser" répondit l'autre, entrant dans son jeu.

"C'est vrai que plutôt que de risquer une élongation, tu fais ça plus discrètement. Avec quoi tu m'empoisonnes cette fois-ci ?" questionna-t-il en lui montrant l'onigiri rond soigneusement emballé.

"Même si je voulais, je ne pourrais jamais faire ça ! J'ai bien trop peur de ce que Sanada pourrait me faire..."

Le visage du joueur de base-ball devint soudainement blême, alors que son corps semblait comme figé. Intrigué par ce comportement étrange, Yukimura suivit des yeux là où semblait porter son regard et croisa celui de Sanada venait le récupérer. Aussitôt il éclata de rire tandis que son camarade de classe ramassait ses affaires et s'empressait de quitter la salle de classe, sur un "bon appétit".

Sanada pénétra dans la salle de classe ignorant les murmures et autres petits gloussements que son arrivée venait de provoquer.

"On parlait de moi ?"

"Juste un petit peu" répondit son capitaine en joignant le geste à la parole tandis que son sourire se faisait plus tendre. Puis il se retourna vers Atobe.

"Alors ? Que décides-tu ?"

Quand Atobe entendit Sanada débarquer dans la salle, en même temps que tous les regards qui convergèrent vers le vice-capitaine, celui du leader de Hyotei fixa son rival. Un sourire fier et empli de défis prit place sur son visage. Il entendit les autres dans la classe admirer la stature droite de leur sportif, et il comprit alors que lui aussi avait sa côte de popularité dans son école. Il se demandait quel impact il avait sur les élèves du collège de Hyotei.

" Sanada, accepterais-tu l'honneur que je te fais en te demandant de te joindre à nous ? "

Certes, c'était Yukimura qui lui avait fait la demande, mais on n'était pas obligé de le savoir.

Spoiler:

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En guise de réponse, Sanada ne lui lança qu'un regard indifférent avant de se tourner vers Yukimura.

"Je suppose que tu as ta réponse" conclut-il.

Yukimura hocha vigoureusement de la tête, souriant. La petite pointe d'amusement dans les yeux de Sanada ne lui avait pas échappé. Ni les efforts qu'il faisait pour se montrer aussi cordial que possible envers son rival.
Dieu seul sait à quel point il aurait aimé le remettre à sa place et décliner l'invitation.

Le capitaine de Rikkai récupéra rapidement son bentô, puis après avoir mis son manteau et son écharpe, posa une main amicale sur le bras de Sanada, lui signifiant par ce geste qu'il pouvait y aller. Le jeune homme ouvrit alors la marche.

Alors qu'ils déambulaient dans les couloirs, le regard de Yukimura fut soudainement attiré par l'extérieur.
Il est vrai qu'ils prenaient rarement ce chemin pour se rendre au club de tennis que le jeune prodige en avait presque oublié que le parc de Rikkai était si près.

Machinalement, il posa sa main sur la vitre comme hypnotisé par les arbres morts. Il n'avait même pas eut le temps de les voir fleurir. Il avait passé tout son printemps et même le début de l'été à l'hopital et se souvenir de ces moments perdus lui étaient douloureux.
Le parc avait dû être si beau, emplie de rire et de joie de ses camarades, tandis que lui restait désespérément seul dans sa chambre, tellement blanche, qu'elle lui en faisait mal aux yeux.

"Yukimura ?"

La voix de Sanada le tira de ses songe set c'est un regard un peu flou qu'il posa sur son vice-capitaine.

"Quelque chose ne va pas ?"

Ces mots eurent l'effet d'un électrochoc. Sanada avait tellement fait pour lui que Yukimura refusait de l'inquiéter pour des futilités. Aussi n'eut-il aucun mal à lui mentir.

"Non, tout va bien" sourit-il. "Désolé de vous avoir fait attendre" ajouta t-il en rattrapant son ami et Atobe.

"Seiichi" soupira son vice-capitaine.

"Genichirou" répondit Yukimura avec un grand sourire, en regardant Sanada. Malgré la pointe qui lui enserrait le cœur, le seul fait que ses mensonges protégeaient son ami lui donnait suffisamment de force pour le taquiner.
Si Sanada savait... Il souffrait davantage. Et cela Yukimura ne pouvait le tolérer.

Le vice-capitaine de Rikkai poussa un soupir devant ce manque de volonté et se résolut à changer de sujet.

"Tu sais ce qui va se passer si on arrive encore une fois en retard ?"

"Hai ! Hai ! D'ailleurs le dernier arrivé au club fera dix tractions avant de manger ! " lança soudainement Yukimura avant de s'élancer en courant dans les couloirs.

Juste courir... Courir... Courir et ne plus penser à rien... Et surtout pas à ce regard blessé que lui lançait Sanada à chaque silence.

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Atobe regarda le manège des deux jeunes hommes avec une pointe d'amertume dans les yeux. Cela lui rappelait vaguement les membres de son équipe et dieu sait qu'il n'avouerait jamais que l'entraînement du matin lui avait manqué. Il revoyait devant lui Shishido et Mukahi, à se titiller comme ça. Du moins, c'était l'image que lui projettait les deux imbéciles, devant lui. Sans se soucier davantage du comportement de l'un et de l'autre, il admira le paysage à travers les fenêtres. L'hiver avait pointé son nez depuis maintenant un bon bout de temps. C'était bientôt la fin de l'année, le froid se faisait ressentir. En y pensant, Atobe s'enfonça le nez parmi la laine de son écharpe, protégeant ainsi le bas de son visage d'un frisson. Alors qu'il réfléchissait, il n'avait pas suivi la conversation entre Yukimura et Sanada et il fut surpris de les voir tout d'un coup se mettre à courir. Il n'avait que vaguement entendu la punition du "dernier arrivé". Dernier arrivé... au club. Tractions. Il n'en avait guère envie pour l'instant, même si ce n'était pas grand chose. Ses pieds le firent avancer, et il s'introduisit dans la course des Rikkai.

" Ne croyez pas me semer si rapidement ! "

Yukimura était devant, Atobe courrait aux côtés de Sanada. Heureusement que le capitaine les précédait, sinon il n'aurait pu savoir le chemin. Rapidement, il vit les grillages des terrains de tennis et il se mit à accélerer. Apparement, Sanada avait eut la même idée. D'un même geste, les deux rivaux attrapèrent la poignée de la porte du club, annonçant ainsi leur arrivée. Atobe releva des yeux menaçants vers Sanada qui en faisait de même.

" J'ai gagné. " déclarèrent-ils en coeur.

" J'ai gagné. " répéta Atobe. Sanada l'imita.

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Yukimura entendit Atobe pestiférer et accéléra afin de semer ses poursuivants. Il arriva à peine essouffler à la porte des vestiaires. Par contre il avait chaud. Bientôt, il vit arriver ses deux concurrents qui étaient aux coudes à coudes. A ce moment, leur rivalité était plus que flagrante et le résultat prévisible.
Après tout Sanada et Atobe était du même niveau, en plus d'avoir la même fierté aussi Yukimura s'amusa de les voir se chamailler comme des gamins.

"Excusez-moi... Mais la réponse me semble assez évidente. Il n'y a qu'un seul vainqueur et c'est moi !" annonça-t-il fièrement aux deux hommes.

Sanada lui lança un regard noir avant d'abdiquer et de lui tendre son déjeuner.

"Tu es impitoyable" grinça-t-il en enlevant son écharpe.

Il lui lança l'étoffe, suivit de son manteau et de sa veste de son uniforme puis retroussa les manches de sa chemise et commença sa punition.

Spoiler:

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Au regrès de ne pas être arrivé premier, Atobe avait au moins la fierté de ne pas être le seul second. Yukimura annonça, content de lui apparement, le gage aux deux autres qui, déçus de leur performance, s'attaqèrent aux tractions. Doucement, Atobe posa le tout sur une surface non humide de neige et commença également, en même temps que son rival, les tractions qui lui étaient données de faire. Yukimura se prenait pour Tezuka ou quoi ? Décidément, Seigaku touchait tout ce qu'il croisait, donnant des idées à qui il n'en faut pas, et n'épargnait personne. Lui même avait été atteint, après son match contre Ryoma. Il allait lui rembourser sa dette la prochaine fois, et le nain de Seishun Gakuen devrait en payer de sa personne. Mhh, voilà une bonne idée.

Dix tractions plus tard, Atobe redescendit au sol et fit rouler son articulation des bras, histoire de les refroidir doucement. Il de délit la nuque également et reprit ses affaires, renfilant son écharpe sur ses joues et son nez refroidis.

" Je n'imaginais pas Yukimura si rude, en dehors même des entraînements. " observa-t-il.

Sa punition terminer, Sanada se redressa avec précaution.

"Satisfait ?" demanda-t-il en récupérant ses affaires.

"Presque" répondit le capitaine de Rikkai avec une petite moue boudeuse.

Habitué à ses caprices, Sanada resta indifférent et suivit du regard ce qui, visiblement contrarié Yukimura. Atobe finissait ses tractions et le vice-capitaine de Rikkai se sentit gonflé d'orgueil en voyant qu'il avait été plus rapide, même s'il avait commencé avant.

Quelques secondes plus tard, le capitaine de Hyotei se relevait. La remarque qu'il fit à ce moment-là, fit sourire Yukimura. Sourire qu'il dissimula dans le creux de son écharpe.

"Il y a plein de chose que tu ignores sur Yukimura" répondit du tac o tac Sanada en ouvrant la porte des vestiaires par laquelle son capitaine s'engouffra. Ses yeux noirs semblaient sonder Atobe, comme pour le mettre au défi d'en savoir plus que lui.

Ignorant leur duel visuel, Yukimura pénétra dans la pièce, posa son bento sur la table et ouvrit le casier de Sanada. Il attrapa sa boîte de médicament sur l'étagère du haut, tira une plaquette de laquelle il ôta deux cachets avant de les avaler à l'aide de la petite bouteille d'eau qui se trouvait à côté.

"C'est le planning de la semaine ?" demanda-t-il à Renji qui écrivait au tableau.

"Quelque chose ne te convient pas ?"

Yukimura secoua la tête et commença à se dévêtir puis tira une chaise et s'installa à la table, observant son ami établir leur entraînement.

Sanada avait pris place à sa droite, mais Yukimura ne lui avait pas vraiment prêté attention, pas plus qu'à Atobe. Toute sa concentration était focalisée sur le planning que rédigeait son joueur. Même lorsque Renji eut fini et les eut rejoins à la table, il ne le quitta pas des yeux.
Tant et si bien que son ami émit un petit claquement de langue agacé.

"Si tu as un problème avec, dis- le !"

"Ce n'est pas ça, soupira Yukimura, en ouvrant son bentô. Je me demandais juste si deux entraînement dans la Salle Spé, serait suffisant. Surtout, si comme tu l'affirmes, on a tous perdu en vitesses."

"Tu n'es pas là demain, alors je ne vois pas l'intérêt de monopoliser la salle. C'est pour ça que j'ai mis l'évaluation Mercredi et tant qu'on aura pas les résultats définitives, il ne sert à rien d'envisager un entraînement intensif. D'autant plus que Niou et Akaya ne seront pas vraiment de la partie."

Yukimura fit une petite moue. Renji avait raison. Akaya et Niou avait vraiment choisi leur semaine. Du bout de ses baguettes, il joua un peu avec son riz, avant de l'emprisonner et de le manger.
Après quelques bouchées, Sanada brisa le silence.

"Et que comptes-tu faire pour Rei ?"

Le capitaine de Rikkai grimaça. Il n'avait pas vraiment envie de parler de ça pour le moment.

"Je ne sais pas encore. Je verrais déjà ce qu'il a à me dire et j'aviserais en conséquences. Tu manges tes korokés?" ajouta-t-il l'air de rien.

En guise de réponse, Sanada lui tendit son bentô dans lequel Yukimura n'hésita pas une seule seconde à récupérer son dû, le trempant dans la sauce au passage.
Il laissa un échapper un gémissement de pure bonheur, fermant les yeux pour mieux savourer sa croquettes de pommes de terre.

"J'adore vraiment les korokés de ta mère." lui confia-t-il en rouvrant les yeux. C'est vraiment un régal pour les papilles.

A sa gauche, Renji laissa échapper une petit rire moqueur.

"Je crois bien que c'est précisément pour cette raison que Genichirou en a plus que d'habitude. N'est-ce pas ?"

"Co-Comment ? Ne me dis pas que tu fais même attention à ça ?" s'offusqua presque le vice-capitaine, agrandissant le sourire de leur Data-man.

"Je peux même te dire que le bentô de Seiichi à été fait par sa mère aujourd'hui. Et ceci rien qu'à ses grimaces. C'est trop salée n'est-ce pas ?"

Pour toute réponse, Yukimura but une gorgée d'eau puis tira la langue à son ami, et continua à manger.

"Ta mère est toujours aussi peu douée."

"Je vais te dire un truc Renji, je préfère manger les repas trop salées de ma mère, plutôt que ceux trop épicée de ta soeur. Tiens, bois un peu !" dit-il en lui tendant sa bouteille d'eau, avant d'éclater de rire, en voyant les efforts surhumains que faisait son ami pour ne pas se ruer sur le liquide salvateur.
Décidément, Yukimura le connaissait un peu trop bien.

"Et toi, Atobe, qui a fait ton bentô ?" questionna-t-il, curieux.

Jusqu'alors le Capitaine de Hyotei avait ostensiblement gardé le silence.

Les Rikkai étaient facilement enfermés dans leur monde, observa Atobe en regardant la communication s'effectuer entre les joueurs. Renji et Yukimura étaient d'une analyse remarquable quant à ce qui les entourait. Il avait suivi l'échange sans rien penser, comme s'il observait quelque chose à travers une vitre. Comme à Hyotei, il ne soucia guère de ce qui l'entourait et mangea silencieusement, son cerveau tournant à plusieurs réflexions qu'ils qualifieraient plus tard d'inintéressantes.

Alors qu'il prenait entre ses baguettes un morceau d'omelette, on le sortit de ses pensées. Atobe se tourna vers Yukimura, curieux d'attendre la réponse à sa question innocente. Sur le coup surpris, Atobe baissa les yeux vers son repas, admirant la forme impeccable des aliments : les omelettes parfaitement bien roulées, le riz applati sans un grain dépassant, les légumes et la viande de formes diverses et standars mais qu'on croirait sorties d'une machine. Pourtant, s'en était de rien. Comme à son habitude, ce furent les cuisiniers qui lui avaient préparé ce bentô, avec comme seul soucis de le satisfaire. Un léger sourire passa sur les lèvres d'Atobe en pensant à comment ils devaient s'agiter devant leurs fourneaux pour son seul bien être.

" Un cuisinier nouvellement réputé pour sa nourriture spécialement délicieuse. " déclara-t-il en prenant une des boulettes d'aspect typiquement... suédois.

Il ne comprendrait jamais ce cuisinier qui s'amusait à mélanger différentes nationalités dans ses plats. Sur le coup, son repas parut bien moins japonais. Il aurait préféré du poulpe. Ah, il faudrait qu'il en reparle à son majordome, il avait demandé de la nourriture du commun des japonais pourtant. Il fronça les sourcils à sa remarque. Tant pis. Et croqua dans sa boulette. Ah, non. L'aspect n'était pas ce que c'était sensé être... Atobe goba la garniture. C'était mi-suédois : la pâte, mi-japonais : du poulpe. Un vrai mélange culturel.

" Mais qui a toujours la facheuse tendance à ne pas vraiment faiore ce que je demande " ajouta-t-il pour lui-même. Il devrait s'habituer à ce que les gens ne l'écoutent pas vraiment, tant qu'il n'était pas quelqu'un de suffisement important.

Le vice-capitaine de Rikkai esquissa un rictus moqueur.

"Ne serait-ce pas plutôt parce que tu n'es jamais satisfait ?"

A cette remarque, il rencontra les yeux noirs de colère de son capitaine, ainsi qu'un léger coup de pied dans le tibia, mais aucune émotion n'altéra les traits de son visage.
Yukimura crut bon de changer de sujet, mais quoi ?
Sa précédente question n'avait pas été des plus pertinente. Il était évident que le bentô d'Atobe avait été fait par l'un des plus grands cuisiniers. Un léger sourire amusé étira ses lèvres en songeant que ses futurs repas ne seront préparés que par les membres de sa famille ou lui-même.
Il se demandait vraiment quel comportement Atobe adopterait quand il serait chez lui. Garderait-il cette attitude hautaine qui le caractérisait ou au contraire serait-il plus humble ?

Yukimura grimaça à l'idée qu'il puisse se montrer compatissant sous prétexte qu'ils n'avaient pas la même qualité de vie.

"Un problème, Yukimura ?" s'enquit soudainement Sanada, ayant vu la précédente mimique de son capitaine.
La question surprit Yukimura qui se tourna vers son ami, un air interrogateur au visage, avant qu'il ne réalise qu'il l'avait peut-être surpris perdu dans ses pensées.
Il fallait qu'il trouve une excuse et vite.

"Niou."

"Niou ?"

"Oui. C'est bientôt son anniversaire non ? Vous avez une idée de cadeau ?"

En réponse à la question Renji se leva, alla vers l'une des tiroirs qu'il déverrouilla et d'où il en extirpa un dossier, qu'il tendit à Yukimura.
Intrigué, celui-ci s'en saisit et remarqua que c'était les précieuses données personnel concernant leur joueur.

"D'après les notes, Niou voudrait un tournevis ??" lut Sanada par dessus l'épaule de son capitaine.
"Un tournevis ? Mais qu'est-ce qu'il veut en faire ?" interrogea Yukimura alors que Yanagi haussait les épaules en se rasseyant. Visiblement, lui non plus n'en savait pas plus.
"Demande à Yagyuu"

Yukimura referma le dossier et le tendit à Sanada qui en profita pour l'étudier.

"Non vraiment. J'aimerais quelque chose qui reflète sa personnalité."

Comme tout ce qui toucher de près ses amis, Yukimura prenait la chose très à coeur. Il voulait faire plaisir à Niou, et Sanada et Renji, plus que quiconque le savaient.

"Offre lui une boite à magie" proposa Yanagi.

Yukimura foudroya du regard son joueur, lui reprochant son manque de sérieux alors qu'il réfléchissait intensément à la question.
Niou était quelqu'un de très secret, qui ne se révélait qu'auprès des gens en qui il avait réellement confiance.
Un peu comme une huître qui révélerait la perle cachée en elle. Machinalement son regard se posa sur Atobe qui lui inspirait un peu la même chose.

"Ah ! je sais ! " déclara-t-il soudainement, avant de se reprendre. "En fait non !"

Il avait bien eu une idée, mais en songeant plus profondément, il s'était rendu compte qu'elle n'était pas réalisable et qu'il allait devoir chercher ailleurs.

"Et qu'elle était-elle ?" demanda Sanada.

"Et bien j'avais pensé à une boîte à secret" avoua-t-il en baissa les yeux.
Il se doutait bien que sa réponse ne laisserait pas Atobe indifférent, et il n'avait pas envie de croiser son regard. Aussi se reconcentra-t-il sur son repas.

La réplique de Sanada lui passa largement au dessus. Il tentait de garder son calme en toute circonstance, enfin, essayait-il tout du moins puisqu'il eut tout de même un rictus agacé. Sanada ne cesserait jamais de le chercher à cause de leur rivalité omniprésente.

" Satisfait ou non, il ne respecte pas les ordres de bases, c'est tout. " fit simplement Keigo en finissant un dernier morceau d'omelette.

Ce serait surement la dernière fois avant la semaine suivante qu'Atobe mangerait une nourriture de qualité supérieure. Bientôt, il lui faudrait se satisfaire de l'alimentation des prolétaires. Pas qu'il doutât de la qualité des plats mais le tout ne serait jamais aussi bon que ce qu'il avait l'habitude de manger à son chez lui. Il remarqua que le silence prenait maintenant place dans la pièce. Chacun retourné à son repas. Atobe les regarda un par un, curieux de savoir ce qu'il pouvait passer par le tête dans ce moment vide de bruit. Jusqu'alors, ils avaient été bruyants, s'échangeant des paroles sans se soucier de lui. Maintenant qu'on lui avait posé une question à laquelle il avait répondu, c'était devenu lourd. Pour s'occuper à autre chose que de manger pendant quelques secondes, Atobe sortit une petite bouteille et un verre, qu'il remplit.

La question de Sanada ramena l'ambiance plus ou moins tendue qui s'était installée à quelque chose de plus relaxé. Atobe aperçu Yukimura légèrement perdu et il ne put s'empêcher de penser pourquoi. Très vite, il se rattrapa, lançant un prétexte tout à fait... qui se voulait vraiment prétexte. La tentative de diversion avait vraiment été trop voyante. Atobe aurait parié que Sanada aurait repoussé le sujet pour s'enquir à nouveau de son état mais Renji aida son capitaine, sortant un cahier. De loin, il les vit parcourir les notes.

Un tournevis... bien sûr. Les Rikkai avaient de drôles d'envies observa Atobe. Quoique, en y pensant, son équipe n'était guère mieux. Oshitari demanderait surement encore un de ses romans à l'eau de rose dont il ne comprenait pas l'intérêt... ça ne valait guère mieux qu'un tournevis. Mais cette idée le fit sourire. La boîte à magie n'était pas mal non plus. Il offrirait bien ce genre de choses à Jiroh. il voyait de là son sourire émerveillé et feuilletant le livret pour découvrir une quelconque formule pour pouvoir dormir sans être aperçu. Ah ! Encore à penser à eux. Décidément, ils étaient dans sa tête ou quoi ?

" ... boîte à secret."

Yukimura parla, Keigo sursauta légèrement. Il lui lança un regard perdu. Avait-il entendu ce qu'il pensait ? Soupirant intérieurement, il espéra qu'on lui demandât pas de travailler. Il s'était déjà chargé d'une autre boîte qu'il se demandait si le commenditaire n'avait pas oublié. Et une autre était en cours pour une jeune fille, petite soeur de l'autre. Non, il n'avait pas envie de travailler. Pas encore. Ca lui rapellait le stage... lui dans une boutique. Il ne fallait pas que ça s'ébruite. Il claqua de la langue en rattaquant son bentô.

"Une boîte à secret ?" répéta pensivement Renji. Il avait suspendu ses baguettes et semblait songeur.
Puis il les laissa retomber dans son bentô pour se resservir une bouchée.

"Oui, c'est une bonne idée, pourquoi ne la gardes-tu pas ?"

Yukimura aurait voulu que Renji ne pose pas la question. Pas qu'il ne voulait pas avoir à se justifier, mais il aurait préféré ne pas le faire devant Atobe.
Dire qu'il avait lancé cette idée pour détourner la conversation et voilà qu'elle se retourner contre lui.
Plus que jamais, il n'osait pas croiser le regard d'Atobe. Bien que les travaux d'Atobe aient été magnifiques, il ne voulait pas lui passer une commande supplémentaire, même si ça aurait été le cadeau parfait pour Niou.

"Et bien parce que le modèle auquel je pense n'est pas réalisable en 15 jours. Du moins, je ne le pense pas et puis je ne suis pas sûr que le fabricant m'accorde cette faveur."

Renji esquissa un sourire amusé, lança un rapide coup d'oeil envers Sanada, puis de nouveau à Yukimura.

"Serait-il insensible à ton charme ?"

Yukimura se sentit rougir, leva timidement les yeux vers Atobe avant de les détourner aussitôt, et d'émettre un petit rire.
Il y avait quelque chose de comique à imaginer une hypothétique relation entre lui et Atobe, mis à part le fait qu'il soit deux hommes.

"C'est.. C'est plus compliqué que ça. "

Il lança une œillade désespéré à Sanada, qui captant l'appel de détresse, tenta de détourner la conversation.

"Pourquoi pas un jeu de fléchettes ? Ou un CD de Jazz... Il aime le Jazz, non ?"

"Je pensais pas que tu en savais autant sur Niou" répondit Yanagi stupéfait.

"Ce n'est pas moi" avoua timidement Sanada en retournant à son bentô.

Yukimura remercia d'un sourire son ami. Si Sanada savait autant de chose sur leurs joueurs, c'était uniquement parce qu'il les lui disait et qu'il les retenait. Ce qui faisait de lui un excellent vice-capitaine, mais aussi un excellent ami.
Yanagi hôcha de la tête et fini son repas, ne préférant pas relever l'aveu de Sanada, sachant pertinemment ce qu'il lui en avait coûté.
Il se doutait bien que de tels renseignement ne pouvait provenir que de la bouche de Yukimura.

A la notion de la si délicate musique que le Jazz par Sanada, Atobe se souvint que, c'était vrai, lui et le vice-capitaine avaient les mêmes goûts musicaux. Atobe se rappela alors rapidement les grands jazzmen qu'il connaissait, pensant qu'il pourrait aider, si le cadeau qu'ils voulaient offrir se portait sur ce typ-cie. Il pouvait toujours recommander quelques morceaux qu'il aimait. On le prendrait bien au sérieux pour une telle sorte de présents. Bon, certes, il n'avait rien à faire de Niou Masaharu, ni même de Rikkai, au fond, quand il ne s'agissait pas de tennis. Mais là, c'était plus fort que lui, il lui fallait bien prononcer quelques mots !

Le châtain se tourna alors vers le groupe :

"Je peux vous conseiller, " intervint-il.

Les regards qui se focalisèrent sur lui le fit se sentir comme un intrus. Ce genre d'expression, il n'en avait pas encore l'habitude. L'adaptation à Rikkaidai risquerait de ne pas se faire aujourd'hui...

" Je suis callé sur le sujet, après tout, " se dépécha-t-il d'ajouter pour se redonner contenance. " Et puis, je peux fournir. " sourit-il fièrement.

Si cette idée pouvait les détourner de la boîte à secret, ce serait pour le mieux. De toute façon, ce n'était pas en une semaine ou deux qu'il allait réussir à en confectionner une potable. Et il lui faudrait retourner à Tokyo pour montrer les plans, se prendre la tête encore sur les problèmes que les schémas auraient... non pas qu'il en serait incapable mais il n'avait pas le temps pour ça. Cette semaine n'était pas mise en place pour le voir travailler, mais plutôt étudier, dans le cadre du tennis, l'école de Rikkaidai.

Sanada esquissa de nouveau un sourire moqueur. Rien ne le surprenait plus venant d'Atobe.
Pas plus intéressé par ce qu'il avait à dire? Renji conservait cette expression neutre qui le caractérisait contrairement à Yukimura qui montrait clairement sa surprise et son intérêt, avant de laisser un petit sourire amusé flotté sur ses lèvres.
Il vrai qu'Atobe, de part sa réputation était un très grand amateur de musique, il n'y a avit donc rien d'étonnant à ce qu'il en sache un rayon.

"Tu peux nous fournir ?" demanda le Capitaine de Rikkai, en haussant un sourcil. Il ne comprenait pas très bien où son rival voulait en venir.

Même s'il ne montrait pas, Yukimura était content d'avoir trouvé un sujet de conversation dans lequel Atobe puisse librement s'exprimer. Après tout, ils n'étaient pas amis... A peine camarade de classe, et le capitaine de Hyotei était quelqu'un de très renfermé. Pas facile de trouver un sujet de discussion attisant son intérêt... Il était extrêmement difficile dans ses conditions d'engager la conversation comme s'il s'agissait d'un ami.
Atobe de part son éducation aurait toujours cette barrière, ce mur, faîte d'éthique, de politesse et autres bonnes manières qui ferait de lui une personne innatteignable.
Et pour une raison qu'il ignorait, Yukimura voulait l'atteindre.

" On ne trouve pas toutes les musiques que l'on veut dans les commerces. " répondit simplement Atobe.

Il avait la chance, tout de même, d'appartenir à cette famille si renomée. Les pouvoirs des Atobe permettait au futur héritier de se délecter des trésors que seule la richesse permettait d'obternir. Ce pouvoir là, par ailleurs, allait très bien avec le sang noble qui coulait dans ses veines. Atobe Keigo avait énormément de chance, pourrait-on penser.

Maintenant, il s'agissait de savoir si son statut les intéressait pour pouvoir obtenir ce qu'ils désiraient. Atobe faisant partie du club pour cette semaine également, il pouvait très bien faire un geste pour les... remercier de l'héberger ? Ou tout du moins tenter de participer à leur vie de tous les jours. Le but n'était pas d'espionner mais aussi de renforcer les liens pour de meilleures compétitions pour l'avenir non ? Alors le capitaine de Hyotei avait décidé. Il ferait un effort et tenterait de satisfaire leur demande, tant qu'elle lui demandait pas de travailler nuits et jours.

" Alors ? " demanda-t-il, " Je peux aider à quelque chose ? "

Si on ne voulait pas de son aide, qu'on le lui dise plutôt que de rester autant silencieux. Il pouvait tout aussi bien se tourner les pouces dans un coin en jouant seulement le dataman de base en regardant et participant à leur entraînement.

C'était de l'orgueil, une fierté mal placé qui l'obligeait à ressentir cette satisfaction à voir Atobe participer à cette conversation.
Il avait le sentiment qu'il venir de aire un tout petit vers lui. Un infime petit pas que le jeune homme ne manquerait pas de faire reculer mais Yukimura espérait que ces jours passeraient ensemble lui en apprendrait plus sur le mystérieux Keigo Atobe.
Cet homme qui l'avait maintes fois surpris.
Il voulait savoir.

Son sourire amusé s'agrandit.

"Il me semblait que le grand Atobe ne parlait jamais pour rien dire ?" taquina t-il. "Je vous en prie Monseigneur, faîte-nous part de vos connaissances. Nous sommes tout ouïe."

S'il l'avait pu Yukimura aurait accompagné ses paroles d'un mouvement ample de la main dans une tentative élégante de faire une révérence.
Sauf qu'il manquait de place.

Sanada émit un léger grognement pour manifester son désaccord. Il n'avait pas très envie d'entendre l'éloquence d'Atobe.
Mouvement d'humeur qui lui valu un regard noir de Yukimura et un rire sarcastique de Yanagi.

"Tu es jaloux parce que Seiichi à trouver plus intéressant que toi ?" se moqua t-il.

"Qu'il fasse ce qu'il veut !" répondit simplement Sanada en finissant son bentô.

Une fois fait, il le rangea rapidement avant de se lever.
Il alla vers son casier, prit sa raquette et quitta la pièce. Le sourire de Renji se fit plus moqueur tandis que Yukimura haussait négligemment les épaules et reportait son attention sur Atobe.

"Inutile d'en faire plus que nécessaire. Dis-moi seulement quels sont les meilleurs parmi les plus accessible"

Posant ses coudes sur la table, Yukimura croisa ses doigts pour y reposer son menton et accorda à Atobe toute l'attention qu'il méritait.