Atobe x Yukimura - Douceurs de Noël

Un point. Yukimura n'avait pas tord sur ce plan là. "Le client est roi", en voilà une phrase qui était sur le tableau d'or de la boutique. Sauf qu'Aotbe n'y travaillait plus.

" Le client est roi, mais il devrait un minimum respecter celui qui le sert. " répliqua-t-il, d'un ton presque mauvais.

Il détestait cette position. Yukimura jouait avec ses nerfs comme le faisait Oshitari. A croire que ces deux là s'étaient passés le mot. Atobe préféra changer de sujet, considérant celui-ci clos. Moins il avait à y revenir, plus il apprécierait la compagnie de son rival. Et puis, il ne voyait toujours pas pourquoi il s'énervait alors qu'il l'avait juste traîné ici. C'était pourtant un endroit tout à fait charmant, côté, Accueillant, bon ... cher ? Si c'était ça qui dérangeait le prodige de Rikkaidai, ils pouvaient s'arranger. Atobe avait prévu depuis le début de l'inviter.

Tout en réfléchissant là dessus, il finit son café.

" Qu'est-ce qui te dérange ? " finit-il par demander. Cette question le démangeait.

Spoiler:

Dire que Yukimura était choqué était un euphémisme. C'était quoi le problème avec Atobe ?
C'était quoi ce changement de sujet ?
Il y a à peine cinq minutes, Atobe se fichait éperdument de ce qu'il pouvait ressentir et maintenant il voulait savoir ?
Qui aurait pu croire que le capitaine de Hyotei puisse être si incohérent !

"Le respect ? Ne viens pas me parler de respect alors que tu ne considères même pas la moitié des personnes qui t'entourent !" contrecarra aussitôt le Capitaine de Rikkaidai d'une voix sifflante.

Yukimura était vraiment furieux. De quel droit Atobe osait-il remettre en cause son comportement alors qu'entre eux deux, le sien était le pire ? Mais ce qui l'énervait vraiment était le fait que ce soit Atobe qui le mette dans pareil état. Cela n'avait aucun sens. A quoi s'attendait-il du prétentieux Atobe Keigo ? Qu'il puisse faire un jour preuve d'humilité ? Mais même pas en rêve !
Et ça l'agaçait. Ca l'agaçait qu'Atobe lui offre une illusion de lui-même qu'il n'était pas. Pire, qu'il lui fasse espérer.
Le capitaine de Hyotei était une cause déséspérée alors pourquoi s'evertuait-il à vouloir lui prêcher la bonne parole ?

"Et, sil te plaît, ne m'insultes pas en me faisant croire que c'est réellement le cas maintenant. ! ajouta-t-il sur le même ton. Maintenant comme tu me l'as si gentiment rappelé tout à l'heure, la question n'est pas là. As-tu autre chose à me dire concernant le cadeau de Kosuke ?"

Le seul point positif que Yukimura trouva à la situation était, paradoxalement, le lieu où ils étaient. Ainsi cela l'empêchait de se donner en spectacle.
Ses mains tremblant légèrement, il décida de les cacher en les mettant sur ses genoux, et agrippa fermement son pantalon.

Spoiler:

Eh bien, voilà qu'il recevait les humeurs de ce cher Yukimura, remarqua Atobe. Laissant un visage de marbre face à toutes ces soit-disantes vérités, il attendit patiemment que son rival ait fini de s'anerver contre lui. Peut-être qu'une fois cela fait, il se calmerait et que la situation retournerait à une atmosphère plus calme et plus propice à une conversation sur ce pourquoi ils étaient initialement là. Quand le sujet revint finalement sur la table, Atobe put se dire que Yukimura avait abandonné. Cependant, il garda toujours une trace à travers de la gorge de ce qui avait été annoncé. S'ils ne considéraient personne ? La bonne blague. si il y avait une chose à laquelle il ne prêtait aucune attention, c'était bien les plus faibles que lui. Son équipe, par dessus tout, il lui savait sa vraie valeur. Que Yukimura remette en doute ce jugement le mit dans une rage folle qu'il dissimula à travers ses quelques mots de réponse.

" Non, rien. Je montrerai ça au patron. " se contenta-t-il de répondre froidement.

Seiichi ? Il l'avait toujours estimé. C'était une cible à atteindre au tennis. Il lui était pour l'instant encore supérieur. Mais bien vite, il arriverait à le surpasser. Alors là, peut-être, il pourrait dire qu'il ne l'estimait pas. Mais pour qui se prenait-il bon sang ? Atobe serra le poing. Cette conversation allait dérapé, si cela ne l'était pas déjà.

Yukimura était soulagé. Il allait enfin pouvoir quitter les lieux et réfléchir tranquillement au pourquoi du comment les choses avaient pu à ce point envenimer.
Il fouilla dans son sac à la recherche de son portefeuille et sortit prestement de quoi payer sa glace et le déposa brutalement sur la table.

"Parfait" décréta-t-il

Puis il se leva, ramassa ses affaires et regarda de nouveau Atobe.

"Ce fût un plaisir" lança t-il avec un sourire ironique.

Et sur ces derniers mots, sortit du café.
Ça lui avait coûté de devoir payer une glace aussi cher et de l'avoir à peine entamé, mais il avait préféré le faire plutôt que d'être redevable à Atobe.
Comment une personne pouvait-elle être aussi imbu d'elle-même ?

Yukimura souffla et se força au calme, même s'il avait bien envie de se défouler sur quelques balles.
Arrivé au point de rendez-vous, il eut l'agréable surprise de voir que son père était déjà là. Il le rejoignit prestement, un sourire aux lèvres.
Son père lui ébouriffa les cheveux avant de le prier de monter dans la voiture. Passer un peu de temps avec son père lui remonta le moral... Même si quelque part il ne pouvait s'empêcher de se demander si Atobe entretenait la même relation avec le sien.
La pensée du Capitaine de Hyotei le fit se renfrogner se qui amusa grandement son père même s'il s'abstint de tout commentaire et décida de détendre l'atmosphère en lui demandant conseil pour le cadeau de sa mère.
Ah sa mère... Toute une histoire elle aussi...

Spoiler:

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Trop absorbé par la conception de la boîte, Yukimura en avait oublié l'échange de capitaine mis au point par la fédération des clubs de tennis juniors.
Les écoles de tous les pays avaient donc étaient choisies en fonction de leur niveau et spécificité puis rangées par catégorie, en vue de faire partager leurs expériences et leur savoir en matière de programme d'entraînement.
Par intervalle d'une semaine chaque catégorie recevrait donc le capitaine de l'équipe que le tirage au sort aurait désigné.

Si Yukimura pensait s'être débarrasser d'Atobe, le sort lui prouva le contraire. Il avait réussi à l'ignorer jusqu'alors... Allant même jusqu'à l'oublier, mais lorsqu'il tira le bout de papier révélateur, le monde lui sembla s'écrouler sous ses pieds.
Il n'avait rien laisser paraître dans le grand amphithéâtre, laissant même un sourire hypocrite naître sur ses lèvres. Après tout, tout le monde ici présent aurait voulu tirer le grand Atobe Keigo et profiter de son expérience, il devait donc également le faire penser.
Mais lorsque son regard croisa celui du capitaine de Hyotei qui attendait patiemment son tour, ses yeux n'étaient plus que dureté et froideur.

Il croyait que l'histoire s'arrêterait là. Que la semaine qui suivrait l'arrivée d'Atobe, il en serait définitivement débarrassé. Mais à croire que le destin s'acharnait contre lui lorsqu'à son plus grand regret, son nom apparut entre les mains d'Atobe.
Il crut cauchemarder et ses poings se serrèrent violemment sur les plis de son pantalon. Il allait devoir cohabiter avec Atobe... Et ceux pendant 15 jours.
Il allait mourir.



Assis à la table des vestiaires, Yukimura fixer d'un air désespéré le bout de papier entre les mains, comme s'il espérait que le nom inscrit dessus puisse disparaître. Dire qu'il pensait ne plus jamais avoir à faire à lui si ce n'était pour le cadeau de sa petite soeur. Quelle plaie. Lui qui voulait réduire au strict minimum leur entrevue voilà qu'il allait devoir le supporter 24h sur 24 et ce, pendant une semaine.
Et dire que ses parents été ravis... Ça c'est sur, c'est pas eux qu'allait lui prêter leur lit... Peut-être devrait-il allait dormir dans la chambre d'ami. Bon, la pièce était vide et sentait la peinture fraîche mais au moins il y serait tranquille !

"Ce n'est pas en le regardant comme ça qu'il va disparaître" se moqua soudainement une voix derrière lui.
"Si seulement j'avais tiré Seigaku... Je suis sûr que la semaine à venir aurait été beaucoup plus amusante si Tezuka avait été avec nous.... J'aurais même pris Minami ou Tachibana... En fait tout le monde sauf lui !" soupira t-il en laissant glisser dans sa chaise.

Il renversa la tête en arrière afin de regarder la personne à qui il s'adressait.

"Statistiquement, combien y'avait-il de chance pour que je tombe sur lui ?"
"Autant qu'il en avait de tomber sur toi, je suppose." répondit Renji avec un petit sourire amusé.
"C'est sûr que pour toi, c'est une chance inespérée"

Le sourire de son ami était communicatif, aussi Yukimura retrouva t-il rapidement sa bonne humeur.

"D'autant plus que le coach m'a donné la permission d'établir le programme d'entraînement de cette semaine." ajouta le dataman en prenant une chaise afin d'éviter à son ami de se briser la nuque.

"Si tu pouvais éviter de l'affrontement avec Sanada."
"Pourquoi ? Ça pourrait être intéressant."

Yukimura n'eut pas le temps de contester qu'une autre personne faisait vivement irruption dans la pièce. Le nouveau venu lança un regard mi-supris, mi-colérique aux deux tire-au-flancs et croisa les bras sur sa poitrine.

"Je peux savoir ce que vous faîtes tout les deux ? L'entraînement n'est pas terminé que je sache !" les réprimanda-t-il.
"Renji a dit qu'il allait te mettre à table." se moqua gentiment Yukimura.

Sanada haussa un sourcil interrogateur puis esquissa un léger sourire moqueur.

"Ca, c'est ce qu'il croit"

Yukimura était réellement amusé par la situation. Quoiqu'en dise son vice-capitaine, il était évident qu'au contact d'Atobe, il ne manquerait pas de fournir de précieuses informations à leur ami. Il faudrait qu'il fasse lui-même attention s'il ne voulait pas trahir ce qui le lier véritablement au Capitaine de Hyotei.
Et ça commençait par réguler ses humeurs.

Spoiler:

Froissant et défroissant le morceau de papier qu'il tenait entre les mains, le capitaine de Hyotei réfléchissait. Il cherchait un moyen de contourner l'obstacle. Le nom qu'il avait tiré avait été ... ah ! Il ne saurait qualifier sa chance. Positive ? Négative ? Non, il ne savait pas. Ces derniers temps avaient été délicats. Lors de ses quelques rencontres avec lui, l'ambiance était si tendue qu'Atobe se demandait s'il pouvait vraiment travailler dans ses conditions. Sur un terrain, tout cela n'aurait posé aucun problème, Atobe avait l'habitude de ressentir la rancoeur des gens à son encontre - comment ne le pouvait-on pas quand on était si faible face à lui et qu'il le faisait clairement comprendre ? En regardant une nouvelle fois le nom inscrit, le jeune homme imagina la scène dans un futur proche. Tension, gêne ... Atobe se jura qu'il ne pourrait pas le supporter. Mais le pire dans tout cela, c'était que lui-même se rendait en terrain ennemi, en premier ! Il ne pourrait même pas être à son avantage lors de cette première rencontre. Kabaji, ou même le reste de son équipe ne pourrait être là pour le protéger des quelconques attaques que pourrait lui lancer le génie de Rikkaidai. Il n'y avait pas à redire, Yukimura Seiichi était un obstacle assez imposant.

La porte des vestiaires s'ouvrit soudainement et Atobe, pressé, remit le papier en boule et le balança dans son casier vide qu'il ferma avec fracas. Se retournant vers l'opportun, son visage se radoucit quand il aperçu un titulaire, Oshitari.

" Eh bien, on cache des choses maintenant ? " questionna-t-il, surpris.

" Qu'est-ce que je pourrais cacher ? " contre-carra le châtain.

" Je sais pas, un quelconque mot d'amour d'une fan indiscrète ? "

Atobe eut une mimique agacée alors qu'il se séparait du meuble pour gagner la porte. Il posa sa main sur la poignée et se tourna vers le tensai. Lui lançant une dernière pique abrutie, il quitta la salle et regagna les cours. Oshitari, maintenant seul dans la pièce, ne put se résigner à laisser son capitaine là où il en était. Se dirigeant vers son casier, il l'ouvrit et chercha dans le vide du casier l'unique morceau de papier qu'il contenait. Le dépliant, il lut rapidement son contenu. Un sourire apparut sur son visage. Voilà qui était intéressant.



Dans sa voiture, Atobe regardait l'extérieur. La route pour aller jusqu'au lycée était longue, trop longue à son goût. Devoir quitter Hyotei pendant une semaine allait peut-être être trop dur en fin de compte. Tout en envisageant comment allait se passer ces sept jours, Keigo imaginait le pire du côté de Tokyo. Est-ce que les entraînements allaient bien se passer ? Personne n'allait débarquer pour prendre sa place ? Ce genre de choses lui passait dans l'esprit et il s'y trouvait bien idiot. Il se reconcentra sur son présent en secouant légèrement la tête et la reposa ensuite contre la vitre. Ils étaient partis assez tôt le matin pour arriver à temps pour l'ouverture du lycée. Atobe n'allait pas râter un jour ! Enfin, il se demanda comment il avait fait pour tomber ici. Il aurait bien préféré Seigaku, se battre et vaincre Echizen aurait été jouissif. Quoiqu'ici ... il y avait Yukimura. Et Sanada. Les autres, il se demanda s'ils en valaient la peine. L'idée de les affronter un par un l'amusa. Peut-être que sur ce plan là, ce séjour serait amusant.

Le véhicule ralentit et un bip sonore retentit pour indiquer à Atobe que le chauffeur voulait lui parler. Il descendit alors la vitre teinté qui les séparait et demanda ce qu'il lui voulait.

" Nous arrivons, " déclara le chauffeur.

Keigo se redressa sur son siège, se frotta les yeux pour se réveiller - la route avait été berçante - et se recoiffa légèrement. Il lui fallait être bien présentable lorsqu'il poserait pied devant les milliers d'admirateurs qui l'attendaient. Bien sûr qu'il était connu jusqu'ici et cette gloire qu'il s'imaginait le ravissait. Sa limousine s'arrêta définitivement et sa porte s'ouvrit. Atobe pu enfin mettre pied sur le sol de la prestigieuse école de Rikkaidai. Il lui fallait se lancer !

Spoiler:

Yukimura avait passé le weekend précédent l'arrivée d'Atobe à ranger sa chambre. Pas qu'il ait quelque chose à ranger, non, sa chambre était toujours impeccablement ordonné, mais par souci du détail, il s'etait évertué à redresser des livres qui avaient toujours été légérement penchés, classé les feuilles qui traînaient toujours sur bureau.
Il ne voulait pas qu'Atobe trouve le moyen de critiquer son espace personnel. Il avait même été jusqu'à enlever certaines photos et autres petits objets qui composaient habituellement son univers.
Une fois fait, il s'était placé devant la porte de sa chambre et avait embrassé la pièce du regard. Trop parfait. Tellement qu'il ne sentait plus dans sa chambre.

Agacé, Yukimura avait alors entreprit de remettre un peu de désordre afin de retrouver un environnement un peu plus familier. Et tant pis si le Capitaine de Hyotei trouvait à redire sur la photo de son équipe encadrée sur son bureau ainsi que celle où il se trouvait en compagnie de Renji et de Sanada posée sur le coin de sa table de nuit.
La veste titulaire de Sanada retrouva également sa place sur son cintre, crochée au porte-manteau, ainsi que la médaille du championnat national.

Ce n'est qu'une fois qu'il eût retrouvé ses marques que Yukimura s'était sentit ridicule. S'était laissé tombé sur son lit, bras croisé, il avait regardé son plafond penant des heures à la recherche d'une réponse à une question d'apparence si simple : Pourquoi ?
Pourquoi n'était-il plus lui-même en présence d'Atobe ? Pourquoi réagissait-il de façon si excessive et si désordonnée ? Pourquoi fallait-il qu'il ressente l'envie de sans cesse lui prouver quelque chose ? Pourquoi voulait-il à ce point qu'Atobe le considère comme ce qu'il était et non comme une cible à atteindre !

A cette pensée Yukimura s'était soudainement mis à rire. Atobe avait vraiment de l'espoir s'il voulait l'atteindre un jour. Enfin cela promettait d'être intéressant si l'occasion se présentait.... Le Capitaine Hyotei aurait tôt fait de comprendre sa douleur.
Fort de cette pensée, Yukimura décida d'enterrer sa rancune et de se comporter naturellement avec son rival... Du moins dans la mesure du possible.

Aussi, en ce lundi matin, attendit-il celui qui allait prendre place à ses côtés et ce 24/24 durant une semaine. Sa mère lui avait gentiment proposé de venir les récupérer après les activités du club pour la cas où leur invité serait beaucoup trop chargé. Yukimura l'avait remercié avant de prendre le chemin du collège où il attendait présentement Atobe.
Il était tôt et il avait déjà croiser plusieurs membres de son équipe de corvée de nettoyage ou tout simplement venus taper quelques balles.
Regardant une nouvelle fois sa montre, il n'eut pas longtemps à attendre qu'une limousine noire s'arrêtait devant les portes de l'école.
Il entendit quelques filles glousser à leur passage, alors que d'autres regardaient avec curiosité le véhicule.

Yukimura croisa les bras, et sourit lorsqu'Atobe descendit de la voiture. Le contraire l'aurait étonné.

"Bienvenue à Rikkai" lança-t-il amusé. "J'espère que tu as bien profité de la promenade, ce soir au prend le train pour rentrer."

Exceptionnellement, ça n'était pas le cas, mais Yukimura préférait tout de suite annoncé la couleur à Atobe afin que ce dernier ne s'imagine pas qu'il est mis en place un sytème spécial pour son arrivé.

"Et bien tu as perdu ta voix ?" se moqua gentiment Yukimura, en s'avançant vers lui.

Le visage d'Atobe était tellement expressif à cet instant qu'il était facile pour le Capitaine de Rikkai de deviner ce à quoi il pensait.
Yukimura s'amusait de toutes les petites nuances qui transformaient furtivement les délicats traits de son rival.

"L'accueil ne convient peut-être pas à Monsieur, suggéra-t-il dans son dos d'un ton malicieux. Désolé, je ne suis qu'un banal collégien."

Quoiqu'en pense Atobe, Yukimura était parfaitement conscient de la différence entre leur deux collège. Il ne savait pas vraiment à quoi ressemblait Hyotei, et il le découvrait dans une semaine, mais il savait pertinemment que la vie dans cet établissement y était différent de celui-ci.

Il salua quelques élèves qui arrivaient, en songeant qu'un banal 'bonjour' pouvait peu-être avoir un tout autre sens à Hyotei.
Aller là-bas serait sans doute une expérience enrichissante et il était persuadé qu'Atobe pensait de même pour Rikkai.

Spoiler:

" Bonjour. "

Atobe ne répondit pas à réplique, considérant qu'il n'y avait rien à redire. Il se contenta de lancer un simple regard à Yukimura, faisant passer le message. Certes, il pouvait paraître déçu que ce ne fût pas comme chez lui, mais il n'allait pas se décourager pour si peu. Bien que, il aurait bien aimé quelques banderoles. Atobe ramassa son sac et emboîta le pas de son hôte de la semaine. Il n'avait pas vraiment perdu la voix, il réfléchissait.

Ils entrèrent dans le lycée et, prenant note du chemin, rejoignirent la salle des professeurs. Un soupire ne put s'empêcher d'être pensé. Il inspira et se retint de souffler alors que Yukimura s'approchait de la porte. Il espérait que les cours ne commencent pas immédiatement et qu'il puisse ainsi jouer un peu. Il se sentait crispé. Jamais il ne se le serait avoué, mais il était vraiment plus tendu que la normale.

" A quelle heure se finissent les heures d'entraînement matinales ? " demanda-t-il enfin.

Spoiler:

Atobe était tellement prévisible que Yukimura en secoua doucement la tête, mi-attendri, mi-amusé.
Le semaine promettait d'être longue si le grand Atobe Keigo ne faisait pas un minimum d'effort pour se montrer un tant soit peu sociable.

Il soupira, et fit signe au nouvel arrivant de le suivre jusqu'en salle des professeurs. Sur le chemin, Yukimura pensa à expliquer à Atobe quel serait son emploi du temps, mais ce serait le faire répéter à son professeur principal, et puis à part le club de tennis, il ne savait si Atobe faisait parti d'un autre club.
Lui même se demandait comment il ferait quand il serait à Hyotei. Il espérait trouvait une place dans le club d'art, à défaut de demander à son futur hôte une salle spéciale où il pourrait peindre.
Les nombreux points obscures que présentait la semaine prochaine, mis mal à l'aise l'étudiant, et il en chassa rapidement toutes pensées.

Premièrement, faire accepter Atobe et le supporter toute cette semaine, tel serait la dure tâche des jours à venir. Rien que de penser à Sanada, il en avait des frissons et il ne voulait même pas imaginer une rencontre entre eux.
La dernière s'étant pratiquement soldé par une défaite de son vice-capitaine, il y avait fort à parier que ce dernier lui en tiendrait rancune.

La question d'Atobe le coupa dans ses réflexions et ce fût à ce moment même qu'il se rendit compte qu'il s'apprêtait à frapper à la porte.
Il avait tellement l'habitude de venir ici qu'il agissait maintenant de manière instinctif.
Encore heureux que ni son coach, ni son professeur principal, ne l'ait vu dans cet état de semi-conscience, sinon il y avait fort à parier qu'il l'aurait noyé de questions.

Yukimura tourna doucement son visage vers Atobe et croisa son regard. Il était évident qu'Atobe rêvait de taper quelques balles, mais il n'était pas vraiment sûr qu'ils pourraient le faire ce matin.
Il jeta rapidement un oeil à sa montre. Même si Atobe était arrivé suffisamment tôt, il y avait tellement de choses à régler, qu'il en doutait sérieusement.

"Les cours commencent à 8h30, par conséquent l'entraînement se termine généralement vers 8h15. Honnêtement, je ne pense pas qu'on aura le temps d'y assister mais on va quand même passer au club pour y déposer tes affaires."

Cela dit, le Capitaine de Rikkai frappa à la porte, s'excusa pour le dérangement et entra dans la pièce.
A peine eut-il mis un pied dans la salle des enseignants que son coach et son professeur principal se levaient en même temps presque soulagé de le voir arrivé si tôt.

Malgré lui, Yukimura envoya Atobe se présentait à son enseignant de Japonais afin qu'il prenne connaissance des modalités d'accueil, alors qu'il se dirigeait vers son coach. A le voir, ça sentait le problème à plein nez.

Et bien, la semaine commençait plus tôt bien.

Spoiler:

Observant son hôte, Atobe ne put s'empêcher de remarquer un petit détail qui ne lui avait pas échappé la dernière fois, en ville : Yukimura agissait parfois vraiment comme une jeune fille. Sa manière de remonter son poignet, c'était bien celle qu'l avait noté des membres de la gente féminine qui l'entouraient. Cela l'aurait fait sourire si la cruelle vérité d'une impossibilité de se défrustrer n'avait pas fait son heure. A la place, une mimique contrite fit place. Elle s'effaça rapidement quand revinrent les choses sérieuses.

Reprenant son assurance et son aura de roi pour lesquelles on le conaissait, Keigo Atobe, troisième année à Hyotei Gakuen, se présenta aux enseignants devant lui. Il rajouta ses obligations dans le lycée puis la politesse qui se devait : " Je compte sur vous pour prendre soin de moi durant cette semaine. "

Bon, première étape de faite...

Spoiler:

Spoiler:

Les sourcils froncés, Yukimura examinait d'un air soucieux la feuille de plainte que venait de lui remettre leur entraîneur. Qu'est-ce que c'était que cette histoire encore ?
Il leva les yeux vers son interlocuteur, ennuyé et posa la feuille sur le côté.

"Autre chose ?" demanda-t-il.

" Seuls les courts A et B ainsi que la salle spéciale sont accessibles. Il faudra attendre la semaine prochaine pour utiliser les autres salles. Les travaux ont pris du retard."

Yukimura acquiesça. Si la salle spéciale était de nouveau opérationnelle, les simulateurs pourraient attendre quelques jours.

"Je comprends. Je vous apporterais le planning dans la journée." affirma-t-il, s'apprêtant à partir. Il ramassa ensuite la feuille abandonnée.
"Je m'occupe de ça. Je vous dirais ce qu'il en est."

Son regard glissa jusqu'à Atobe qui en terminait avec les obligations d'usage et esquissa un sourire et ajouta :

"Yanagi vous fera un rapport"

Certain que son joueur avait compris ses attentes, l'entraîneur se permit un petit soupir de soulagement.

"Je compte sur toi".

Yukimura acquieça de nouveau et regarda sa montre. Finalement Atobe allait peut-être pouvoir jouer un peu. La visite de l'établissement attendrait le lendemain, il fallait d'abord qu'il règle son petit problème.
A cette heure là, il espérait que Sanada ait fini sa réunion.

"Je t'attends dehors, lança-t-il à l'adresse d'Atobe avant d'ajouter pour l'ensemble du corps enseignant, si vous voulez bien m'excuser."

Il s'inclina poliment, et sortit de la pièce pour s'accouder contre le rebord de la fenêtre du couloir. Front accolé à la vitre, il regardait d'un air songeur l'extérieur des bâtiments en attendant que le Capitaine de Hyotei en ait fini avec les présentations d'usage.
Il savait que leur coach lui laissait carte blanche, aussi ne le retiendrait-il pas longtemps.

Quand Atobe sortit à son tour de la pièce, il leva les yeux vers lui et lui annonça qu'ils se rendaient au club de Tennis.

" Oh, ' fit le professeur avec de grands yeux admiratifs - difficile d'en être autrement lorsqu'Atobe Keigo ennonçait ses multiples capacités linguistiques - " alors vous avez déjà effectué un voyage aussi loin ? J'avoue que j'ai toujours rêvé de visiter un tel pays mais... " il laissa sa phrase en suspend alors que son élève s'inclinait pour sortir de la salle. Un bref sourire ravit son visage. Il ne s'en était pas rendu compte, mais il avait monopoliser son jeune nouvel élève. " Bon, tu expliqueras tout fcela plus tard, Atobe-kun, allez donc profiter du temps qu'il reste avant les cours. "

Sur ce, Keigo fut plus ou moins expédié hors de la salle des professeurs avec un seau de politesses et la porte fut refermée derrière lui. Sans comprendre vraiment ce qu'il se passait, Atobe chercha brièvement Yukimura du regard.

A l'entente des mots sacrés par la bouche de son rival - à savoir : un petit saut au club - le jeune homme de Hyotei parut de fort bonne humeur. Tellement que même Oshitari aurait pu dire ses pires pensées que cela ne l'aurait point affecté. Sa main le démangeait déjà de tenir sa raquette, ou même de voir simplement une balle voler. Aah, il entendait déjà les bruits de rebonds sur le sol...

Spoiler:

Spoiler:

La mine soucieuse, Yukimura réfléchissait. Si le rapport qu'il avait entre les mains était vrai, il allait avoir un sérieux problème à régler.
Il traversa les bâtiments d'un pas sec sans prendre la peine de les présenter à Atobe. Arrivé à son casier, il changea rapidement de chaussure avant de rejoindre l'arrière cour de l'établissement.
Il y avait de l'agitation sur les terrains de Tennis. Marui et Jackal entouraient Akaya qui semblait bouillonner de colère. Visiblement, ils tentaient de lui expliquer quelque chose qu'il ne voulait pas entendre.
Pas très loin, Niou jouait contre un mur.
Yukimura grimaça, ses mouvements étaient vraiment mauvais.

"Sanada" appela-t-il en entrant brusquement dans les vestiaires des titulaires.
"... N'est pas encore arrivé" répondit calmement Renji en tassant quelques feuilles avant d'aller les ranger dans un tiroir.

Yukimura soupira et se força au calme. Il balaya du regard l'ensemble de la pièce et aperçut la trousse à pharmacie ouverte sur le coin de la table.

"Seiichi, on a un problème"

La voix de son ami tira Yukimura de ses pensées et il releva les yeux vers lui.

"Rei ?" questionna-t-il.
"Certaines rumeurs sont remontées jusqu'au Conseil des Élèves."
"Jusqu'au coach, aussi." soupira le capitaine de Rikkai en se dirigea vers son casier.

Il ouvrit la porte ainsi que celle d'à côté où il y transvasa ses effets personnels, avant de se tourner vers Atobe.

"Tu peux ranger tes affaires ici, ça évitera qu'elles trainent dans les vestiaires. Si tu veux jouer, tu as 20 minutes et n'oublies pas de t'échauffer correctement."

Spoiler:

Spoiler:

Atobe palpait comme une tension. Appparement, les choses n'étaient pas au point, un problème semblait courir dans l'air. Sa politesse l'obligeait à ne pas le questionner sur ce qu'il se passait, bien qu'il était légèrement curieux de savoir. Cela semblait intéressant, mais bon, il fallait se montrer raisonnable et rationnel : les problèmes de Rikkaidai n'étaient pas les siens. Il lui fallait donc agir avec dicernement pour ne pas en rajouter, histoire de passer une semaine agréable et y sortir avec des choses positives. Si un certain Inui était là, nul doute qu'un cahier vert serait déjà en train d'être griffoné de multiples choses incohérentes. Enfin...

" As-tu peur que je me fasse un claquage Yukimura ? Sais-tu à qui tu parles ? "

Le capitaine de Hyotei s'approcha du casier où il y engouffra son sac, après y avoir préalablement sorti ses affaires : raquette puis tenue de sport. Visant les personnes présentes, il réfléchit. Se changer en présence de monde ou pas ? ... Bah ! Il défit sa veste de Hyotei, retira sa chemise et enfila son T-shirt et son habit de titulaire.

Spoiler:

Les lèvres de Yukimura s'incurvèrent e un sourire mi amusé, mi ironique, alors qu'il enlevait calmement son écharpe. Il s'attendait à ce genre de remarque.

"Au vu de ton impatience, je préférais m'en assurer. J'en ai déjà deux qui frôlent la tendinite et je ne tiens pas à avoir un autre blessé en la personne du Capitaine de Hyotei, simplement parce qu'il n'aurait pas daigné suivre mes conseils." lâcha-t-il un brin moqueur.

L'expression intrigué de Renji lui fit tendre la feuille qu'il avait dans les mains dans sa direction avant qu'il ne puisse poser la moindre question.
Il enleva ensuite son manteau et entreprit de se changer également.

Enfilant sa veste de titulaire, il constata qu'elle était légèrement trop grande. Il haussa les épaules, pour ce qu'il avait à faire mieux valait qu'il porte la veste de Sanada plutôt que ce dernier lui reproche d'être sorti sans. Et il n'avait pas de temps à perdre en la changeant.

"C'est bien ce que je pense ?" demanda soudainement Yanagi en levant les yeux de la feuille, arrêtant son capitaine qui s'apprêtait à sortir.

"Malheureusement deux de nos joueurs ceux sont crus plus malin que moi, je vais leur apprendre ce qu'il en coûte de me désobéir."

Yanagi laissa son regard dérivé vers la boîte à pharmacie alors que Yukimura clenchait la porte pour sortir et se retrouver nez à nez avec son vice-capitaine.

"Sanada..." murmura-t-il surpris.

Ce dernier le regardait d'un ait aussi étonné avant de reprendre sa caractéristique impassibilité.

"Je peux savoir ce qu'il t'arrive ?" questionna-t-il.

"Plus tard"

Une main apaisante vint soudainement se poser sur sa tête comme pour lui demander de se calmer. Yukimura laissa claquer sa langue contre son palais dans un geste agacé avant de sortir.
Sanada le suivit du regard un moment avant de rentrer à son tour dans les vestiaires. Il salua d'un mouvement de la tête Atobe.

Niou avait cessé ses activités et semblait un tantinet agacé par les remarques de son coéquipier. Ce dernier avait visiblement découvert la supercherie à juger la manière dont il manipulait son poignet, et fut soulagé de voir Yukimura venir à leur rencontre. Ce ne fut pas le cas de Niou qui poussa un petit soupir exaspéré.

"Je t'assure que c'est rien" tenta-t-il de convaincre une nouvelle fois.

En guise de réponse, Yagyuu resserra légèrement son emprise et le fit grimacer.

"Je peux voir ?" demanda alors Yukimura.

Le gentleman accéda à la requête de son capitaine et lui céda sa place tandis que Niou soupirait une nouvelle fois. Le toucher de Yukimura était différent que celui de Yagyuu, il semblait plus précis et savoir exactement ce qu'il cherchait.

"Depuis quand est-ce que tu as mal ?"

"Je n'ai pas..." commença Niou, mais devant le regard que lui lança son capitaine, il abdiqua. "Hier soir. J'ai mis des glaçons en rentrant, je pensais que ça irait mieux le lendemain mais la douleur est revenue quand j'ai commencé à jouer ce matin."

Yukimura parut soulagé en apprenant que la douleur n'était apparu que très récemment et se détendit légèrement, oubliant son animosité.

"Tu as jouer contre Rei, n'est-ce pas ?"

Yagyuu sursauta et lança un regard interrogatif à Niou dont l'expression du visage s'était soudainement fermé. Il s'en voulait de s'être fait démasqué si rapidement. Certes il avait désobéi à un ordre mais il ne voyait pas en quoi un simple match amical pouvait lui causer du tort.

"Qu'est-ce que j'ai Yukimura ?" demanda Niou d'une voix inquiète.

Mentir à son capitaine aurait eu des conséquences désastreuses pour lui, d'autant plus que ce dernier semblait précisément savoir ce qui été arrivé à son poignet, même s'il ne voyait pas très bien le rapport avec Rei.

"Tu te souviens du "Spot" d'Ibu ? Rei en utilise une variante difficile à déjouer si on ne s'en rend pas compte. Normalement tu as dû ressentir une légère douleur lors de ton match mais tu n'as pas dû y prêter attention. Ses balles sont lourdes et il t'oblige à les lui renvoyer en faisant faire un faux mouvement à ton poignet."

A une vitesse hallucinante, Niou revoyait son match contre leur petit génie de première année, mais à aucun moment il ne sut où Rei avait usé de sa technique. Tout ce dont il se souvenait c'était de son jeu déstructuré, difficile à prévoir.
Sous l'effet de la colère ses poings se contractèrent, mais dans un geste apaisant Yukimura l'empêcha d'aggraver sa blessure. Il s'était fait avoir et en beauté. Il n'aurait pas dû le sous-estimé. Son capitaine n'aurait jamais jouer contre lui et ne leur aurait jamais déconseillé de le faire s'il n'avait pas eut une bonne raison. Pourtant il lui semblait que ça avait été un match facile.

"Comment.. ?"

Yagyuu affichait le même air abasourdi. Cet affrontement était encore parfaitement clair dans leur esprit, mais tout ce qu'il en retenait été la facilité avec laquelle Yukimura avait emporté le set.
Yukimura afficha un petit sourire.

"Pour une fois tes tours vont t'être utile. Tu vas enlever ton poids au poignet gauche, passer un peu de gel cryogène et te faire un bandage bien serré afin de limité tes mouvements. A partir de maintenant tu n'utilises que ta main droite, c'est bien clair ?"

Niou hocha la tête et s'apprêtait à regagner les vestiaires quand des cris d'exaltations se firent entendre, attirant leur regard vers le match qui se jouait au loin. Yagyuu remontant négligemment ses lunettes, amusé.

"Et bien en voilà un qui n'a pas perdu de temps pour se donner en spectacle" se moqua Niou avant de détourné les talons, en faisant un vague signe de la main.

"Surveille-le" ordonna Yukimura à Yagyuu puis de rejoindre le court où jouait Atobe. Il arriva sournoisement derrière ses joueurs et enlaça leur petit prodige.

"A-ka-ya" chantonna-t-il d'une voix sirupeuse.

Le deuxième année se glaça instantanément en entendant son capitaine. Sa gorge devint subitement sèche et il déglutit péniblement.

"Bu.. Buchou" bafouilla-t-il avant de rire nerveusement.

"Va retrouver Niou dans les vestiaires, et dis-lui que tu as fait la même erreur. Il comprendra. Tu ne toucheras pas à ta raquette de la semaine."

Face à ce qui lui semblait être une cruelle injustice, Akaya s'insurgea et toisa son capitaine d'un regard noir. Yukimura se contenta de l'ignorer de reporter son attention sur le match en court.
Atobe était vraiment précis. Chacune de ses balles touchaient les lignes blanches délimitant la zone de jeu. Cela fit sourire Yukimura à la pensée que Sanada avait fait la même chose cinq jours auparavant.

"Jouer contre Rei n'est pas rien Akaya, surtout quand je te l'avais expressément interdit."

Kirihara allait protester mais se ravisa. Contrarier Yukimura dès le matin n'était pas une bonne idée et puis Yanagi-senpai lui trouverait bien une occupation pour le restant de la semaine. Au moins son capitaine ne l'avait pas renvoyer du club et c'était déjà ça... Même si la semaine à venir risquait d'être très longue. Dire qu'il aurait bien voulu jouer contre Atobe. Le visage bas, il regagna les vestiaires d'un pas traînant. Marui compatissait au sort de son kohai alors que Jackal attendait que son capitaine s'explique mais rien ne vint si ce n'est l'ordre de surveiller Akaya, au quel cas, ils ramasseraient les ballles des premières années.

Le match d'Atobe se finissait et pour une raison qu'il ne s'expliquait pas il ne pouvait détacher ses yeux de sa personne. Malgré sa froideur, il était évident qu'Atobe prenait plaisir à jouer.
Prendre du plaisir à jouer... S'amuser ? Depuis quand n'avait-il pas réellement éprouver cette sensation ?
Lors des national il n'avait pensé qu'à une seule chose : la victoire. Cet état d'esprit lui avait coûté.
Il avait perdu. Non seulement son match contre Echizen, mais également leur troisième victoire consécutive. Et il s'en voulait de ne pas avoir été à la hauteur de ses coéquipiers.
La défaite était inacceptable, tel était la règle du club. Et il l'avait bafoué.

Lorsque les troisièmes années présents vinrent réconfortés leur camarade, Yukimura se saisit d'une bouteille d'eau et d'une serviette qu'il tendit au capitaine de Hyotei.

"Joli jeu, bien que la victoire est été facile. Je ne te savais pas aussi mesquin"se moqua-t-il gentiment.

A ce moment là, toute trace de nervosité s'était brusquement envolé. Il avait même une méchante envie de jouer, mais il ne pouvait pas.

Spoiler:

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Non pas insastisfait de sa victoire, Atobe remercia le geste de Yukimura et s'empara de la serviette pour éponger le peu de sueur qui ornait son visage et sa nuque. On remarquait la victoire "facile", comme disait le capitaine de Rikkai, à son endurance à peine entamée. En effet, Atobe ne transpirait d'avoir servi presque que des aces et renvoyé les balles de son adversaire. A croire que son manque de pratique l'avait rendu plus fort. Il ressentait encore toutes les décharges électriques de bonheur qui parcouraient son corps. C'était bien bon de se détendre en frappant des balles, en jouant ! Bien content du résultat, il lança un grand sourire à Yukimura, faisant passer le message avec un sous entendu explicite.

" En même temps, le niveau des joueurs seconds reflète bien la puissance de l'école. A croire que seuls les titulaires peuvent être intéressants, ici. " Quoiqu'il en était de même pour toutes les autres écoles, Hyotei compris. S'ils gagnaient leurs matchs avec ces joueurs là, c'était bien parcequ'ils étaient les plus forts. " Enfin bon, merci bien. " continua-t-il.

Atobe fit rouler son articulation de l'épaule droite en marchant vers les viestiaires. Une douche rapide, se rhabiller et il était prêt ! Le monstre de Hyotei venait de commencer à frapper chez les Rikkaidai. Cette idée d'échange n'était peut-être pas mauvaise en fin de compte. Atobe espara que sur son séjour, il aurait le temps de se mesurer à Yukimura. Il n'avait jamais encore eu l'occasion... Et puis, il lui fallait conclure avec Sanada, mettre un point final à sa victoire contre le vice capitaine de cette ancienne équipe finaliste. Tiens, en parlant de lui, où était-il passé ? Il jeta un oeil circulaire sur les terrains et c'est en suivant les cris d'admirations qu'il le vit. Ainsi il s'entrainait en solo, c'était moins divertissant. Haussant les épaules, il finit par l'ignorer et ouvrir la porte des vestiaires.

Spoiler:

Yukimura cligna des yeux plusieurs fois croyant en une hallucination visuelle et presque auditive.
Atobe avait sourit ? Pire encore Atobe lui avait fait un compliment ?
Inexplicablement sa bonne humeur lui revint, à croire que celle d'Atobe était communicative.

Des yeux il chercha au travers la foule son coéquipier et le trouva au moment même où il refermait son petit carnet de notes. Ils échangèrent un regard entendu, puis Yukimura fit demi-tour.

L'entraînement matinal touchait à sa fin. De nouveaux cris attirèrent son attention, et il secoua doucement la tête, désabusé.

Sanada.

Soupirant, il renonça à regagner les vestiaires pour rejoindre son vice-capitaine. Se frayant un chemin parmi les spectateurs, il se dénicha une place au premier rang pour constater avec satisfaction que Sanada faisait rebondit la balle au même endroit et ce depuis plusieurs minutes déjà. C'est ce qui lui avait valu tous ses cris d'admiration, mais rien ne semblait perturber l'inébranlable vice-capitaine de Rikkaidai.

Un sourire amusé naquit sur les lèvres alors qu'il empruntait une raquette. Lorsque la balle frappa une nouvelle fois le mur et rebondit, il se précipita pour la rattraper et la renvoyer au même endroit.

"Yuki...Mura" mumura Sanada surpris par son intervention avant de se ressaisir et de reprendre le contrôle de sa balle

L'impact répété de la balle contre le mur blanc commençait à laisser une trace de son passage alors que Capitaine et Vice-capitaine alterné les passes, et ceux de plus en plus rapidement, exaltant la foule aux alentours.

Yukimura souriait. Cela faisait longtemps qu'il ne s'était pas autant amusé. Certes renvoyer une balle contre un mur n'avait rien de bien palpitant mais cela prenait un tout autre sens lorsqu'il le faisait avec Sanada.

Quelques minutes plus tard, le vice-capitaine de Rikkai, après une dernière frappe de Yukimura, d'un geste précis amorti la balle et mit fin à leur activité.

Ses prunelles sombres transpercèrent Yukimura d'un regard pénétrant. Le capitaine de Rikkai baissa la tête sous cette inquisition et resta étrangement silencieux.

"Il est l'heure" informa brusquement Sanada.

Yukimura crut saisir une pointe de regret dans sa voix, ce qui le fit relevé la tête, une question muette aux lèvres. Mais en guise de réponse Sanada dispersa la foule et rendit la raquette empruntée à son propriétaire.

Ils regagnèrent ensemble les vestiaires bien que Yukimura marcha d'un pas sec et rapide. Par ailleurs il entra violemment dans le local, suivit de Sanada.

"Vous êtes en retard" fit remarquer Renji en terminant de nouer sa cravate.

Le capitaine de Rikkai ne prit pas la peine de répondre à cette remarque. Il ouvrit sèchement le casier de Sanada, nouvelle le sien, enleva rapidement sa veste qu'il jeta à Sanada, ainsi que son haut.

La tension était palpable dans la pièce, et personne n'osait dire un mot. Yagyuu attendait bars croisé contre le mur en face des casier, Niou assis nonchalamment sur une chaise à quelques centimètres à peine. Marui n'osait plus approcher sa fourchette de son gâteau et Jackal était soudainement devenu raide sur sa chaise. Seul Renji paraissait détendu dans cette atmosphère pesante.

Habituellement, Yukimura aimait les lundis.
C'était le jour du renouveau. Le jour où il revoyait ses amis après un long weekend. Le jour où tout le programme de la semaine se mettait en place.
Mais aujourd'hui, tout lui semblait aller de travers.
Son seul instant de plaisir s'était vu écourter par ses obligations scolaires. Et quand ce n'étaient pas ses heures de cours, c'était Renji.
Oui il avait un peu trop forcé pour les Nationales, oui il devait se ménager mais c'était quand même pas une raison pour ne plus jouer du tout !

Il termina rapidement de se rhabiller, enfila sa veste et sortit des vestiaires son écharpe à la main.

Lorsqu'il eut quitté la pièce Marui poussa un soupir de soulagement audible. Renji lança un sourcil interrogateur à Sanada qu'il ignora et commença à se changer.

"Sanada, tu ne pense pas qu'il faudrait faire quelque chose ?" tenta Jackal.

Après tout, même si les sauts d'humeurs de Yukimura étaient plus ou moins espacés, ils s'étalaient dans le temps et ce depuis les Nationales.

"Troisième Etage, salle C" intervint soudainement Renji en s'adressant à Atobe. "Je doute qu'il t'es attendu."

"Et bien charmant l'accueil" commenta Niou.

En guise de réponse, il se prit un regard noir de Sanada.

"Le programme n'a pas changé, retournez en classe" ordonna-t-il en refermant son casier.

Perplexe, Atobe sortit de la salle, il se retint de toutes ses forces pour ne pas lancer un commentaire cinglant, se prextant que ce n'était ni le moment, et qu'il n'avait pas non plus envie de gâcher sa bonne humeur après son petit match. Suivant donc de loin, légèrement crispé, l'adolescent qui était sensé le guider pour ce premier jour - non pas qu'il avait peur de se perdre mais la politesse avant tout - Atobe s'entreprit de visiter par lui-même le lycéen montant les trois étages et regagnant la fameuse salle C. Il remercia les indications sur les murs, sans quoi il n'aurait même pas su la matière qu'il allait étudier ou même tout simplement le chemin. Enervé, Yukimura marchait vite. Tranquille, Atobe prenait son temps.

Il croisa quelques élèves, curieux de voir un uniforme de Hyotei ici, et en même temps ravi, pour ceux qui le reconnaissaient en tant que capitaine de l'équipe de tennis rivale de l'école. On l'arrêta plusieurs fois, demandant ses raisons de sa venue, la durée... mais le jeune homme du se dépêcher et donc coupa court à toutes conversations. Il avait perdu YUkimura des yeux, et déjà, il se sentait perdu. Fouillant d'yeux alertes les environs, il aperçu un grand C sur l'une des portes du couloir. L'autre battant encore ouvert, cela voulait dire que le professeur n'était pas encore arrivé. Passant entre deux élèves et essayant de relativiser, Atobe arriva jusqu'à la porte.

" Ah, Keigo-kun ! " fit une voix reconnaissable. L'interpelé releva les yeux vers le visage illuminé du professeur. " Ca tombe bien, attend ici, je vais te présenter à la sonnerie. "

Aussitôt appelée, un bruit strident digne d'école publique raisonna dans les couloirs. Dès lors, les élèves encore en dehors des classe y entrèrent, les professeurs regagnèrent leurs élèves. Atobe dut se faire à l'idée qu'il était bel et bien dans une école de prolétaire. Le faire attendre sur le palier, ah il n'avait jamais connu ça. Il s'était toujours imposé, peu importe le lieu mais là... il se devait de faire attention pour ne pas blesser l'image de Hyotei, même si c'était lui qui la transportait. Le professeur de la classe demanda le calme, ce qu'il obtint assez facilement, et prévint les élèves des termes de la venue d'un nouvel élève pendant la semaine qui suivait. Il l'appela et un sourire éclaira le visage du châtain qui ouvrit d'un geste élégant comme il les connaissait la porte de classe. Dans un silence religieux, il prit place sur l'estrade, prêt du brueau du professeur.

" Bonjour, je suis Atobe Keigo, élite de Hyotei Gakuen, en troisième année, " il inscrivit d'une écriture impécable son majestueux nom sur le tableau derrière lui. " Dans le cadre d'un échange entre les clubs de tennis, moi, Atobe Keigo, ait eu l'immense privilège de venir, pour la semaine à venir, dans les locaux duè collège de Rikkaidai afin de combler d'honneur les jours à venir. "

S'il avait pu, des fleurs auraient pris place dans la salle et spécialement autour de lui... Dommage que son coach le lui ait interdit.