[yaoi] Internat - Chambre de Mizuki

Yuuta s'installa, posant son sac pas trop loin de lui. Il regarda Mizuki s'affairer, songeur.

"C'est quel thé ?" Interrogea t il en le voyant remplir la boule a thé.

"J'étais parti pour du Darjeeling, mais si tu as une préférence particulière..."

Il se sentait d'humeur à laisser Yuuta choisir aujourd'hui. Après tout il avait été lui acheté des cookies.
Sans parler de la petite séance dans les vestiaires.

Spoiler:

"Non non, c'est très bien." Assura t il, un peu plus vivement qu'il ne l'aurait souhaité.

"Tu as du sucre, Mizuki-san ?"

Bien sûr qu'il avait du sucre. Mais quel idiot.
Il se sentait obligé de meubler un peu la conversation car le silence lui pesait.

Spoiler:

Mizuki finit de sortir des tasses et mit la bouilloire en route. Il se retourna ensuite vers Yuuta en entendant sa question.

"Bien sûr que j'ai du sucre. Tu le sais non ?"répondit-il avec un petit sourire, amusé par la réaction de son kohai. Yuuta avait l'habitude de mettre toujours trop de sucre dans son thé au goût de Mizuki, mais il avait bien fallu le lui permettre pour qu'il accepte de venir à ces séances thé.

"Oui..." Répondit machinalement Yuuta, soudainement très intéressé par le sol, à tel point que le fixer devenait passionnant.

Sucrer son thé était un euphémisme pour Yuuta. On parlait plutôt de "mettre du thé sur son sucre". Bon, il aimait ça il n'y pouvait rien.

"J'ai pris peut être un peu trop de cookies, Mizuki-san." Avertit Yuuta.

Mizuki croisa les bras. Il regardait Yuuta qui regardait le sol, et bien que ça ne changeait pas trop de l'ordinaire quand ce dernier était gêné, ça lui parut un peu différent aujourd'hui.

"Nfu, tu avais peur qu'on en manque ? Tu n'en as jamais assez."fit-il remarquer.

"Sors les d'ailleurs. Ils sont dans mon sac."

Yuuta fit une petite moue lorsque Mizuki lui fit la remarque. Mieux valait en avoir trop que pas assez, non ?

Se levant, il alla chercher les cookies restés dans le sac de son manager.

"J'ai pris plusieurs parfums différents, cette fois ci." Fit il en les tendant à Mizuki.

"Et bien alors ne te jette pas dessus et laisse moi le temps de les goûter. "le taquina-t'il. Il était amusant de taquiner Yuuta car il faisait toujours cette petite moue adorable.

"Merci."fit-il en lui prenant les cookies et il les installa sur une assiette. Pas question de manger dans le paquet.
Ensuite il finit de préparer le thé et le servit, offrant une tasse à Yuuta, sans oublier le sucrier.

"Mais, c'est pas possible, à t'entendre je suis un goinfre !" S'indigna t il soudain, piqué au vif. Non mais.

"Merci" Fit Yuuta lorsque Mizuki lui tendit sa tasse, qu'il remplit allègrement de sucre, sous le regard désabusé de Mizuki. Le thé était encore chaud mais il dégageait une douce fragrance que Yuuta apprécia. Cela le calma un peu.

"Nfufu... Je te rapelle que tu finis toujours les gâteaux. Et encore pire quand Yanagisawa-kun essaie de faire la même chose."rétorqua-t'il, amusé.

Puis il prit sa tasse et son plateau de cookies pour aller s'installer machinalement à côté de Yuuta.
Ce n'était qu'une fois qu'il était assis qu'il se rendit compte que ça lui avait paru naturel de venir ici, au lieu de s'asseoir sur sa chaise.

"C'est faux ! Je ne suis pas du tout comme Yanagisawa !" Répliqua t il sur un ton agacé. "Je ne-"

Il s'interrompit lorsqu'il vit Mizuki aller s'installer calmement à côté de lui, sans rien dire.
Bon. Il voulait changer sans doute.

... Pourquoi diable est ce qu'il revoyait dans sa tête leur séance de massages ?

Pour tout dire, cela perturbait aussi Mizuki. Il posa son regard sur le plateau de cookies qu'il poussa vers Yuuta, comme si c'était tout naturel.
Surtout, ne rien laisser paraître.

"Je t'en prie, sers-toi."

La main de Yuuta ne tremblerait pas lorsqu'elle saisirait ce cookie. Il s'en était persuadé.
Mais comme la vie était bien faite, sa main eut un tic nerveux lorsqu'il le prit.

"Merci."

Là, il sentit que ça devenait dangereux, et se décala un petit peu sur le côté. En espérant que ça ne se remarquerait pas.

Yuuta grignota le cookie avec lenteur, se concentrant sur ce qu'il faisait pour ne pas laisser dériver ses pensées. Il n'osait pas trop regarder Mizuki, et finalement il aurait peut être préféré qu'il soit en face de lui.

Malgré son léger éloignement, il pouvait encore sentir aisément le parfum si particulier de Mizuki. Il n'osa pas bouger plus.

Il but un peu de thé, respirant à nouveau l'odeur que celui ci dégageait.

"J'aime bien ton thé..." Fit il d'une voix peu assurée.

Mizuki se rassit un peu plus confortablement sur le lit. Il aurait préféré être un peu plus près de Yuuta finalement. Mais il rejeta très vite cette idée à l'instant même où elle lui traversa l'esprit. Il n'allait pas se laisser faire par des pensées parasites, ça non.

A la remarque de Yuuta, il put enfin le regarder et le gratifia d'un gentil sourire.

"Merci beaucoup. C'est toujours un plaisir de préparer du thé... pour les gens."Il allait dire 'pour toi' mais se retint. Bien sûr ce qu'il choisit de dire à la place faisait un peu bancal et ce n'était pas forcément mieux. Enfin, Yuuta ne remarquerait sûrement rien.

"Les cookies sont très bons aussi. J'ai bien fait de te faire confiance sur ce point."ajouta-t'il d'une voix mielleuse.

Pourquoi Mizuki avait il hésité avant de terminer sa phrase ? Yuuta tâcha de ne pas se formaliser et se laissa aller un peu plus. Il n'y avait aucune raison de paniquer, c'était complètement stupide.

"Merci. Je me disais bien que tu les apprécierais, Mizuki-san."

Il remua son thé, pensif.

"Je peux avoir le sucrier s'il te plaît ?" Demanda Yuuta en regardant Mizuki. En essayant de ne pas rougir.
Il eut un soupir qu'il ne put dissimuler lorsqu'il sentit à nouveau le parfum de Mizuki.

Mizuki lacha son rire caractéristique avant de continuer à boire son thé. Cela l'apaisa un peu et il ferma les yeux quelques instants.

A la demande de Yuuta il se pencha en avant pour prendre le sucrier sur le bureau en vue de le lui donner, mais il se contenta juste de le poser sur le plateau, en voyant l'expression de Yuuta, et le vit soupirer.

"Yuuta-kun, qu'y a t-'il ?"

Il était décidément bien trop curieux.

Yuuta fronça les sourcils et observa le petit manège de Mizuki.

"Mais... Mais rien ! Il n'y a rien du tout, enfin !" Répondit il, beaucoup plus nerveusement qu'il l'aurait voulu, en manquant de renverser son thé.

Il tâcha de contrôler sa voix, mais ne prit pas de sucre au final. Et zut, si avec ça il ne passait pas pour un angoissé, il ne savait pas ce qu'il fallait à Mizuki.

S'il ne connaissait pas Yuuta, il aurait pu penser qu'il était vraiment stressé en effet, pour hausser le ton comme ça. Il s'en serait même offusqué. Mais malhreusement -ou heureusement, c'est selon- pour Yuuta, il savait que cette réaction signifiait qu'il y avait vraiment quelque chose.

"Pour que tu soupires comme ça, je pensais que quelque chose n'allait pas."fit-il le regard plongé dans sa tasse de thé avec l'air de celui qui va être véxé et déçu qu'on lui cache quelque chose.

Bon, ça n'arrangeait rien. Il n'avait pas réussi à cacher son état de perturbation, et pour le coup, Mizuki avait dû tout comprendre tout de suite, fin comme il était. Il n'était pas arrivé s'il continuait comme ça, aussi posa t il sa tasse de thé et se força à se contrôler. Plus il y pensait, plus il devait rougir.

Il fallait répondre quelque chose. Et tout de suite.

"Non non, j'avais chaud c'est tout..."

Alors là, il s'inscrivait directement dans le registre des excuses les plus nulles.

Mizuki lui lança un regard en coin, haussant un sourcil. Mais qu'est-ce que c'était que cette réponse ?
Bien sûr, à ce stade, Mizuki pensait avoir compris quel était le problème, ce qui lui donna un peu chaud, à lui aussi. Seulement entre comprendre et intégrer parfaitement, voire accepter, il y avait encore du chemin.
Mais il n'en était pas encore certain. Et comme Mizuki déteste se tromper et ne pas être sûr, il fallait qu'il pousse la chose encore plus loin pour être satisfait, quitte à le regretter.

Etrangement, alors qu'il était dans cet état d'esprit de recherche d'informations, il se sentait beaucoup plus à l'aise. Il put demander d'un voix assez posée :

"Vraiment ? Je me demande bien pourquoi. Est-ce que c'est le thé ?"