[UA - Niou x Yukimura] Bienvenue dans une autre dimension...

Les couleurs chatoyantes des tableaux eut tôt fait d'emmener Yukimura dans un autre monde.
Plus rien n'existait autour de lui si ce n'est ces peintures surréalistes qui le transportaient dans l'univers de l'artiste.
Il passait de toiles, admirait le coup de pinceaux d'Eostas Kfimidis, les couleurs et mise en scène avant d'être profondément captivée par l'une d'elle.

Les couleurs étaient chaudes, pastels, dégageant un étrange sentiment de douceur et de sécurité. Ses yeux se décrochèrent un instant du tableau pour y lire son nom mais une voix le tira de ses pensées.

"Vous permettez ?" demanda une voix dans un japonais approximatif.

Yukimura releva la tête pour rencontrer une coupe de champagne et lança un regard interrogateur à son interlocuteur.

"Vous n'avez rien bu ni mangé depuis tout à l'heure, ces peintures vous plaisent-elles à ce point ?"

"Elles sont vraiment magnifiques" répondit Yukimura en grec, en acceptant le verre qu'on lui tendait. "Merci" continua t-il dans la même langue. "Je vous en prie arrêter de me regarder de cette manière vous m'embarrasser."

"Excusez-moi vous m'avez surpris. Ce n'est pas tous les jours qu'on s'adresse à moi dans ma langue maternelle"

Yukimura grimaça un sourire gêné avant d'engager une conversation passionnée sur la peinture avec l'artiste. Atobe qui papillonnait de groupe en groupe depuis le début de la soirée et qui n'avait pas quitté des yeux son petit protégé, mit rapidement fin à la conversation qu'il avait pour aller se mêlait à celle d''Eostas Kfimidis et de Yukimura.
Il n'appréciait guère la manière dont ce ces deux-là s'entendaient, cependant il déchanta très vite lorsqu'il se rendit compte qu'ils ne parlaient pas japonais. L'étudiant en arts lui lança un petit sourire moqueur devant son expression contrarié, puis fit les présentations bien qu'il ne lui jugea pas nécessaire de le faire.
Atobe lui répondit par un petit sourire sardonique avant de se mêler prestement à la conversation. Surpris, Yukimura devint soudainement blême, mais se ressaisit rapidement, heureux qu'Atobe parle lui aussi cette langue.
Ils parlèrent un long moment avant que l'étudiant en économie ne les invitent à dîner.

"Il est toujours comme ça ?" demanda 'Eostas Kfimidis lorsqu'Atobe s'éloigna pour demander une voiture.

"Non... C'est souvent pire" lui avoua alors Yukimura dans un doux rire.

Il suivit la fine silhouette d'Atobe du regard, se demandant se qui pouvait bien se passer dans sa tête à ce moment-ci pour être dans une telle humeur.

Spoiler:

Niou avait traîné Marui dans le bar qu’ils avaient l’habitude de fréquenter. Ils s’installèrent à une table libre près du comptoir. L’étudiant en maths observa un instant son ami avant de prendre la parole.

« Toi, ce qu’il te faut c’est une bonne bière fraîche. Je t’invite et tu me racontes ce qui s’était passé cette fois. » Dit-il en souriant.

Marui se contenta d’acquiescer avant que Niou se lève pour aller prendre la commande. Il revint quelques minutes plus tard avec deux chopes à la main qu‘il posa sur la table.

Deux chopes plus tard et toute l’histoire de la rupture racontée, le jeune pâtissier commençait à se remettre de ses émotions.

« En fait, elle était pas faite pour moi. » Conclut le petit gourmand. Niou se contenta de rire à cette remarque.

Après avoir bu une gorgée de son breuvage, Bunta ajouta:
« Désolé. »

« Hein? Pourquoi es tu désolé? » Répondit surpris le fanatique de mathématiques.

« Je t’embêter avec mes petits problèmes alors que je sais que tu ne vas pas spécialement bien. Tu es toujours là pour moi. J’aimerai tellement pouvoir faire quelque chose pour que tu ailles mieux et que ça s’arrange avec Yagyuu. » Lança Marui en regardant le fond de son verre pour éviter de croiser le regard de son meilleur ami.

« Décidemment tu ne tiens toujours pas l’alcool. Tu ne sais pas ce que tu racontes quand tu as trop bu. » Dit Niou en rigolant. « Tu en fais bien plus que tu ne le penses. Ne t’en fais pas pour ça, je sais que je peux compter sur toi. » Finit-il par dire.

Son meilleur ami, rassuré, sourira. « Aller c’est moi qui invite pour la prochaine tournée. »

Il se leva et alla au comptoir. Quand il revint à la table Niou lança pour le taquiner: « Ne te plaints pas si demain tu as mal à la tête. »

Les deux amis restèrent encore quelque temps dans le bar. Cela l'amusait toujours autant de voir à quel point Marui ne tenait pas l'alcool
Au bout d’un moment jugeant que Marui avait assez bu, Niou le raccompagna chez lui avant de rentrer à son appartement. Il essaya de faire le moins de bruit une fois arrivé pour ne pas réveiller son colocataire. Dans sa chambre il enleva simplement son t-shirt et son pantalon avant de se laisser tomber sur son lit. Il n’avait vraiment pas le courage d’aller jusqu’à la salle de bain. Et il s’endormit seulement quelques secondes après avoir touché son matelas.

Les yeux rivés sur la fenêtre, Yukimura regardait le paysage défilait devant lui.C'était étrange de voir à quel point une ville que l'on connaissait par coeur pouvait soudainement vous paraître effrayante la nuit venue tant elle devenait méconnaissable.

"Tu comptes m'en vouloir encore longtemps ?" demanda soudainement Atobe le tirant de ses songes.
"Je ne sais pas. A toi de voir." lui répondit-il en se tourna brusquement vers lui avant de reprendre tout aussitôt sa contemplation.

Atobe avait été infect toute la soirée. Bien qu'Eostas Kfimidis ait deviné que son comportement était mué par la jalousie et ne lui en ait pas tenu rigueur, ce n'était pas le cas de Yukimura. Les voir se disputer à table avait grandement amusé le peintre et l'avait même inspiré selon ses dires. Il trouvait le couple en face de lui vraiment adorable bien que l'étudiant en art ait insisté sur le fait qu'ils n'étaient pas en couple justement.
Yukimura avait bien vu dans les yeux d'Atobe que sa déclaration l'avait blessé, mais au moins ça avait eut le mérite de lui rabattre le caquet et le laisser respirer.
Maintenant qu'il y pensait, ça avait été vraiment cruel de sa part d'avoir usé de ce stratagème mais Atobe l'avait bien mérité. Maintenant il culpabilisait.
Atobe l'avait attendu. Atobe l'avait toujours attendu. Que ce soit ce soir ou bien à chaque fois qu'il avait été présent dans sa vie. C'est pour ça qu'il le suivait jusqu'à chez lui. Pour toutes les fois où ils avaient été ensemble et où Atobe ne s'était préoccupé que de ses sentiments et de son bien être.
Maintenant, c'était à son tour. Il devait rattraper le temps perdu et discuter de toutes ces choses qu'ils n'avaient jamais osé arbordé.

"Je suis désolé" confia-t-il brusquement.

Atobe haussa un sourcil face à cette soudaine déclaration et attendit patiemment que Yukimura développe sa pensée. Mais le jeune homme ne semblait pas pressé de parler et le visage collé contre la vitre, continuait de regarder le paysage.
Au fur et à mesure que le temps passait, l'angoisse du jeune étudiant en économie croissait. Il ne savait pas d'où lui venait soudainement ce sentiment de peur, mais une chose était sûre : il ne laissera pas Yukimura. Pas maintenant qu'il pouvait enfin l'avoir pour lui.

"Yukimura" appela-t-il, brisant le silence.

Ce dernier sembla soudainement sortir de ses pensées, et eut à peine le temps de se tourner vers son interlocuteur, qu'Atobe lui avait déjà saisi le bras pour le rapprocher de lui et poser ses lèvres sur les siennes.
Yukimura écarquilla les yeux, surpris. Les mains d'Atobe posées sur chacune de ses joues diffusaient une douce chaleur apaisant ses doutes Les gestes étaient doux et rassurant, aussi Yukimura abaissa t-il doucement ses paupières afin de mieux savourer ce baiser.

Une nouvelle fois le réveil fut difficile pour Niou. Il ouvrit péniblement les yeux et se tourna pour regarder l’heure qu’affichait son radio réveil. Il n’était pas loin de 10 h 30. Il se redressa et s’assit sur le rebord de son lit. Il passa sa main dans ses cheveux et les ébouriffa. Avec la lumière du jour, son mal de tête se fit de plus en plus intense. Vu l’état dans lequel il était rentré hier, il n’avait pas songé une seconde a fermer ses volets. Décidemment la vie d’étudiant pouvait parfois être très rude.

L’expert en maths se leva proprement pour se diriger dans la salle de bain et mettre la main sur le premier cachet d’aspirine s’il voulait stopper le marteau piqueur qui ne cessait de marteler dans sa boite crânienne. Un jour il faudrait qu’il pense à toujours garder de l’aspirine dans un des tiroirs de sa table de chevet. Après avoir fouiller dans l’armoire à pharmacie et avaler le premier médicament contre le mal de tête, le jeune homme alla dans la cuisine. Engloutir un bon café bien noir lui fera le plus grand bien.

Entrant dans la cuisine il constata que le plat qu’il avait cuisiné la veille pour son colocataire était toujours sur la table. Mais cela ne l’intrigua pas plus que ça. Peut être que Yukimura était rentré trop tard hier et n’avait pas remarqué sa petite attention culinaire.

Il se prépara un petit déjeuner copieux et pris son temps pour le savourer. Une fois le festin avaler et regagna sa chambre pour prendre ses affaires avant de filer à la douche. Il laissa de longues minutes l’eau chaude couler sur sa peau dans l’espoir de se réveiller correctement. Mais constatant avec horreur sa tentative de se remettre les idées en place avait l’effet inverse, il coupa l’arrivée d’eau chaud pour l’eau froide. Bien trop gelé, il ne resta guère longtemps sous la douche. Au moins cette méthode lui avait donné un bon coup de fouet.

L’étudiant en mathématiques s’observa dans la glace pour voir quelle tête il avait ce matin. Il avait intérêt à être en forme aujourd’hui s’il ne voulait pas s’endormir sur le terrain de tennis face à son colocataire. Il avait hâte d’aller rejouer avec lui cet après midi. Cela faisait tellement longtemps qu’il avait joué au tennis. En entrant à la fac il avait continué de jouer de temps en temps avec Yagyuu mais leurs séances s’étaient de plus en plus espacées pour finalement s’arrêter. C’était une des choses qu’il regrettait le plus de ne pas pouvoir jouer avec son meilleur ami qui avait été son partenaire de double durant le collège et tout le lycée. Ils s’étaient pourtant promis de continuer de jouer en double même pendant leurs études et d’intégrer le club de tennis. Ce sport tenait vraiment à cœur à Niou car c’était grâce à lui qu’il avait connu son ex-amant. Son cœur se serra à cette pensée puis il décida de sortir de la salle de bain pour retourner lire dans sa chambre.

Au bout d’une heure il décida d’aller rêver son colocataire. Il ne l’avait toujours pas vu et s’ils voulaient aller jouer comme convenu il devait le secouer un peu pour le motiver. Il frappa doucement une premier fois à la porte. Mais aucune réponse. Il recommença un peu plus fort mais toujours rien. Finalement, il frappa une troisième fois et entrouvrit la porte.

« Yukimura, j’entre. » Prévient-il poliment.

Il fut surpris de constater que les volets n’étaient pas fermés et que le lit n’était pas défait. Soit l’étudiant en arts s’était levé pendant que Niou se lavait soit il n’était pas rentré de la nuit ce qui expliquerai la présence du plat sur la table de la cuisine. Il opta pour la deuxième solution. Après son colocataire avait lui aussi une vie et ce n’était pas étonnant qu’il découche de temps en temps, et puis il n’était pas obligé de le prévenir de ses activités.

Il décida de l’attendre dans le salon. Après tout celui-ci aller peut être arriver peu de temps avant l’heure qu’ils avaient convenu pour aller jouer.

Les minutes défilèrent sur la pendule de l’entrée. Cela devait maintenant faire presque que deux heures que le jeune homme attendait dans le salon devant la télévision. Il avait passé son temps à zapper et surveiller l’heure. Mais au bout d’un moment il perdit patiente et décida de se rendre seul au club de tennis histoire de taper quelques balles. A cette heure-ci Yukimura n’allait certainement plus rentrer. Il aurait apprécié être prévenu de l’annulation de leur sortie. Peut être avait-il une bonne raison de ne pas être venu. Si seulement il avait eut le numéro de portable de son colocataire pour l’appeler. Cela faisait maintenant deux semaines qu’ils vivaient sous le même toit et l’idée d’échanger les numéros de téléphone ne lui avait même pas effleuré l’idée. Il soupira et ramassa, quelque peu déçu, ses affaires pour se rendre sur les terrains de tennis.

Spoiler:

Parfaitement emmitouflée dans ses couvertures, Yukimura se sentait bien. Cela faisait des jours qu'il n'avait pas passé une nuit si agréable et reposante. A l'abri sous l'épaisse couverture, il l'avait l'impression d'être chéri et protéger. Les derniers jours n'avaient-ils donc été que des mauvais rêves ?
Avec un sourire Yukimura se demanda quelle rencontre lui avait inspiré le personnage de Niou, tout en cherchant à côté de lui la présence rassurante de Sanada. Mais sa main ne rencontra que le froid d'une place vide. Dans son semi-sommeil, il fronça les sourcils. ce n'était pas normal et il était contrarié de devoir ouvrir les yeux alors qu'il n'aspirait qu'à une chose : se blottir contre le corps chaud de la personne qu'il aimait et se rendormir.

"Sanada..." gémit-il "Qu'est-ce que tu fais ?"

L'absence de réponse le fit gémir une nouvelle fois et se redresser sur ses coudes avant d'ouvrir péniblement les yeux. Malgré la pénombre de la pièce, il ne la reconnaissait pas.
Elle était d'une sobriété chic qui ne ressemblait à rien à leur petite chambre désordonné et il n'avait pas le souvenir d'avoir été dans un hôtel. S'asseyant sur ses talons, il se frotta les yeux, et pencha légèrement la tête de côté à la vue des grands rideaux que séparait la balustrade.
Étrange.
Il s'avança un peu plus de la tête de lit et écarta un pan de rideau pour être aveugler par la lumière du jour.

"Évite de trop te pencher, j'aimerais éviter que tu te blesses" l'avertit Atobe.

"Hai, Hai" répondit machinalement Yukimura en se frottant une nouvelle fois les yeux, avant de brusquement les écarquiller et de reculer comme projetait par le flot de souvenirs qui venaient de lui revenir en mémoire.

Sa gorge s'assécha subitement alors que son rythme cardiaque s'accélérait. Il prenait douloureusement conscience de l'erreur qu'il venait de faire.
Déglutissant, il tira légèrement le rideau, et regarda en contre bas, là où se trouvait le petit salon d'Atobe. En face de lui, une grande baie vitrée haute de 15 mètres qui servait de fenêtre pour l'ensemble du loft.
Une tasse de café - certainement vide depuis longtemps - sur la table ronde, Atobe lisait tranquillement le journal du matin, le mouvement qu'avait fait le long rideau cachant la mezzanine avait dû attirer l'attention sur lui.
Yukimura soupira et se reculant une nouvelle fois, ramenant ses jambes à lui, les encercla de ses bras. Il se sentait étrangement seul.
La soirée de la veille c'était pourtant bien passé, malgré les quelques différents qu'il avait eut avec Atobe à cause de leur différent caractère. Il n'oublierait jamais le vernissage ni sa rencontre avec..... et tout cela il le devait entièrement à cet homme.
Cet homme qui ne l'avait jamais laissé tombé. Qui avait été toujours là quand il avait besoin de lui. Qui l'avait toujours attendu.
Contrairement à Sanada.
A cette pensée, une vague de colère l'envahit. Qui était cette fille avec qui il l'avait fricoté ?
Furieux, il se recoucha et rabattit l'épaisse couverture sur lui et ferma les yeux tenta de se concentra sur autre chose.

Une douce odeur envahit alors ses sens. L'odeur d'Atobe. Il ne l'avait pas remarqué jusqu'alors, mais en y repensant, elle avait toujours était présente car elle était à son image. Raffiné, envoutante... Chaleureuse... Tout comme la nuit dernière... Tout comme ses baisers.

Machinalement, il porta ses doigts à ses lèvres. Atobe l'avait embrassé... Il l'avait embrassé... Et à aucun moment il n'avait pensé à Sanada. Il n'avait pensé qu'à lui, et à son partenaire.
Son erreur n'était dû qu'à ses habitudes... Rien d'autre. Il ne devait pas penser à autre chose. Il ne se le pardonnerait jamais s'il n'avait réellement laissé aucune chance à Atobe.

Décidé, il se leva, contourna le lit puis descendit les escaliers en colimaçon afin de rejoindre Atobe au salon. Mais une fois en bas, il hésita. Quelle était la bonne attitude à adopter ?

"Ne reste pas planter là", le gronda gentiment Atobe.

Il replia son journal, l'abandonnant sur un coin de table puis se relevant souplement pour aller tirer les rideaux et ainsi agrandir la pièce. Yukimura redécouvrit alors le petit salon qu'il avait aperçut la veille au soir et dans lequel il avait plus ou moins fini sa soirée.
Il se souvenait encore du moelleux du canapé et du cocon de douceur qu'avait formé les bras d'Atobe. Sous ses souvenirs Yukimura se sentit rougir et il avait brusquement envie de goûter à ses lèvres une nouvelle fois.
Mais ce fût un tout autre plat qu'Atobe lui présenta.
En effet, sur la petite table basse, un copieux repas était disposé. L'étudiant en art haussa un sourcil intrigué. Il n'avait pas pour habitude de déjeuner du thé ou du café, encore moins accompagné de quiche, salade, tomates, oeufs brouillés, pancakes et bacon.
Le petit déjeuner lui rappela vaguement ceux des Anglais avant de brusquement se rappeler qu'Atobe avait passé son enfance en Angleterre et que de ce fait il 'était tout à fait logique qu'il déjeune à l'anglaise. Tout à sa réflexion, Yukimura se rendit compte qu'une nouvelle fois, le jeune homme l'avait attendu pour manger.
Ses lèvres s'incurvèrent en un doux sourire et il s'approcha d'Atobe. Tirant sur sa manche de chemise, il l'attira à lui et déposa un léger baiser sur sa joue.

"Merci" souffla t-il avant de se ruer sur le déjeuner.

Atobe resta imperturbable sous ce geste d'affection, même si machinalement, il porta ses doigts là où l'avait embrassé son invité. L'enthousiasme de ce dernier le tira de sa léthargie et il entreprit de le rejoindre avant que Yukimura fasse disparaître l'ensemble de leur repas.

Après de longues minutes durant lesquelles Atobe se faisait un plaisir d'apprendre à Yukimura les coutumes anglaise, ce dernier l'interrompit brusquement pour lui poser une question tout à fait incongrue, mais qui lui trottait dans la tête depuis un moment déjà.

"Pourquoi tu ne m'as pas réveillé ?"
"Parce que tu dormais si profondément que je n'ai pas eut le coeur à le faire. Et vu à l'heure à laquelle tu t'es réveillé, je suppose que j'ai bien fait. Tu semblais avoir des heures de sommeil à rattraper."

Yukimura fit la moue. Ce n'était pas de sa faute si depuis plusieurs nuits déjà son sommeil était agité quand il ne faisait pas de nuit blanche. En guise de réponse, il croqua durement dans sa pomme.
Il s'en voulait de paraître si faible devant Atobe, mais pire encore, il savait que ses angoisses nocturnes étaient simplement dû à l'absence de Sanada. On ne passait pas autant de temps avec une même personne sans avoir quelques séquelles.

"Il est quel heure au juste ?" demanda-t-il pour changer de sujet de conversation. Il est vrai qu'il n'avait pas pensé à regarder le réveil d'Atobe, et n'avait pas réellement fait attention à la décoration autour.
D'un geste souple du poignet, Atobe regarda sa montre et annonça les deux heures de l'après-midi, ce qui valut à Yukimura une quinte de toux phénoménale. Il n'avait pas conscience d'avoir dormi si longtemps.

"Ce n'est pas le petit déjeuner ?" demanda-t-il ahuri.

"Pas vraiment non." se moqua gentiment Atobe.

A peine eut-il prononcer ses mots que Yukimura se releva brusquement et courut jusqu'à son portable. Il venait soudainement de se rendre compte qu'il était dimanche et qu'il avait promis à Niou une partie de tennis. La réaction surprit Atobe, à laquelle il n'eut qu'en guise d'explication un 'Niou' anxieux.

Lorsqu'il eut son portable en main, le jeune étudiant en art chercha fébrilement le numéro de portable de son colocataire avant de se souvenir qu'il ne l'avait jamais échangé. Pestant contre cet oubli, il composa rapidement son numéro de fixe en espérant que Niou décrocherait, en vain. Il laissa sonner plusieurs minutes dans le vide avant de raccrocher et de rassembler ses affaires.
Il eut à peine le temps d'avertir Atobe qu'il allait se doucher que quelques minutes plus tard, il ressortait. Il lui vola un baiser et quitta le loft du jeune homme dans un "je t'appelle" étouffé.

Une fois dehors, Yukimura eut beaucoup de mal à se repérer mais après avoir trouvé le métro le plus proche, il s'y engouffra à tout à l'allure. Le temps passant, il espérait pouvoir retrouver son colocataire sur les courts de tennis.

Spoiler:

Niou soupira sur le chemin qui le menait jusqu’au métro. Il se faisait une joie de pouvoir de nouveau rejouer au tennis avec quelqu‘un et qui avait un très bon niveau en plus. Cela rendait la chose encore plus intéressant. Mais tant pis, le sort en avait décidé autrement pour aujourd’hui. Sa déception n’était pas vraiment dû qu’au lapin que venait de lui poser son colocataire. Non, cette annulation lui avait plutôt rappelé de mauvais souvenirs. Combien de fois Yagyuu avait annulé leur séance de tennis hebdomadaire car il devait travailler? Combien? Il avait arrêté de les compter. Et finalement ils avaient arrêté ce sport, mais contre la volonté de Niou. Certes il aurait pu se rendre seul au club qu’ils fréquentaient et trouver un nouveau partenaire, mais sans son amant le tennis ne lui paraissait pas aussi intéressant. Il s’en voulait aussi peut être d’avoir « trop attendu » ce jour pour pouvoir jouer de nouveau. Mais de jouer avec l’étudiant en art lui avait redonné le goût à ce sport, il avait oublié a quel point il aimait le tennis. Maintenant il se trouvait stupide d’avoir renoncé si facilement.

Bon, Yukimura n’était pas disponible ce n’était pas grave, il allait bien trouver quelqu’un pour être son adversaire pour la journée ou au pire il taperai quelques balles comme il avait prévu de le faire.

Arrivé au club de tennis il alla au vestiaire pour se changer rapidement. Il regrettait de ne pas être déjà arrivé en tenue de sport. Il rassembla ses affaires et alla s’installer dans un coin. Il posa son sac et commença a échauffer. Une fois les derniers étirements fait, il pris sa raquette et deux balles de tennis et alla se défouler contre les murs réserver au entraînement individuel.

Il ne savait pas combien de temps exactement il s’était écoulé depuis son arrivée, certainement pas longtemps, mais cet petit exercice il faisait du bien. Il avait l’impression d’être déconnecté de la réalité, de s’évader. Décidemment il aimait ce sport. Il s’apprêtait à servir une nouvelle fois quand quelqu’un l’interpella.

« Niou-kun? » Lança la mystérieuse personne.

Le jeune homme se retourna et découvrir un visage familier.

Spoiler:

Cette voix, cela faisait longtemps qu’il ne l’avait pas entendu. Il ne faisait plus depuis combien de temps exactement. Mais il savait pertinemment à qui elle appartenait. Il était content de pouvoir à nouveau entendre le son de cette voix. Certes il aurait préféré entendre ses mots sortir de la bouche de quelqu’un d’autre. En se retournant il pu constater qu’il ne s’était pas trompé.

« Ootori! Ça faisait longtemps.» Répondit-il sur un ton enjoué.

Le jeune homme en face lui sourit. Il n’avait pas changé depuis toutes ces années. Toujours le même mais peut être en un peu moins timide. Il se rappelait de sa timidité comme si c’était hier. Malgré les réprimandes de Niou, Ootori avait mit du temps à accepter d’enlever le « san ».

« Eh! Niou! » L’interpella une seconde voix familière.

« Shishido! » Répondit-il sur le même ton.

L’étudiant en maths était content de constater que ses deux amis qu’il avait rencontrés sur les terrains de tennis se côtoyaient et pratiquaient ce sport encore. Les trois jeunes hommes discutèrent un moment ensemble sur les terrains du club avant de décider, pour fêter leur retrouvaille, d’aller prendre un verre ensemble dans un petit bar juste à côté.
Ils passèrent leur après midi à se remémorer de bons souvenirs et parlaient de leur vie actuel. Shishido et Ootori avaient eut la délicatesse de ne pas trop lui poser de questions sa séparation avec Yagyuu. Le temps avait passé vite et s’en sans rendre compte l’après midi se terminait.

Niou passa un agréable moment en compagnie de ses deux amis. Après avoir échangé leur nouveau numéro de téléphone, ils se quittèrent avec la promesse de se revoir bientôt. Et c’est avec le sourire aux lèvres du l’étudiant en mathématiques rentra chez lui.

En passant le pas de sa porte il découvrit son colocataire sur le canapé. Il était finalement rentré.

« Bonsoir. » Dit-il en refermant la porte derrière lui.

Spoiler:

La gorge de Yukimura se serra lorsqu'il entendit le caractéristique cliquetis d'une clé qu'on glisse dans une serrure et se redressa subitement dans le canapé, braquant de ses yeux anxieux la porte d'entrée qui s'ouvrait sur colocataire.
Il déglutit péniblement, appréhendant grandement la confrontation.
Certes, ils n'avaient pas d'obligation l'un envers l'autre, rien ne les lier, mais Yukimura se sentit misérable d'avoir raté leur rendez-vous et il avait peur que Niou lui en tienne rigueur.
Après tout, il ne le connaissait pas.

"Bon...Bonsoir ?" répondit-il nerveusement.

Il se sentait profondément ridicule. Et pire que tout il manquait de naturel. Seulement il se voyait mal proposer un thé pour détendre l'atmosphère. Si seulement il y avait pensé avant.
Mal à l'aise, ses dents vinrent mordiller sa lèvre inférieure. Il n'osait pas croiser le regard de Niou, redoutant sa réaction.

Yukimura semblait plutôt tendu. C’était-il passé quelque chose de grave pour qu’il ne rentre pas avant ou bien culpabilisait-il d’avoir posé un lapin à son colocataire. Niou ne lui en tenait pas rigueur. Certes il avait était un peu vexé au début, ce n’était jamais agréable d’être oublié et cela lui avait fait resurgir de mauvais souvenir. Mais il n’était pas marié. Et cela ne faisait que deux semaines qu’ils vivaient ensemble. Si l’étudiant en mathématiques était déjà rancunier pour ce léger incident, leur colocation ne survivrai certainement pas longtemps avec une mentalité pareil. Il ne savait rien sur la vie de la personne qui partageait le même appartement que lui finalement. Après ces quelques jours de vie commune, il savait uniquement qu’ils avaient tout le deux un point commun: celui qu’une rupture récente et visiblement lui aussi ce fut quelque chose de douloureux. Niou connaissait aussi quelques traits du caractère de l’étudiant en art, mais pas assez pour affirmer le connaître. Mais ça s’arrêtait là. Peut être que ce soir était une soirée idéal pour parler et apprendre à connaître Yukimura.

« Comment ça va? » Demanda-t-il en souriant. Il enleva sa veste et l’accrocha dans l’entrée avant de déposer ses affaires de tennis dans le cellier qui se trouvait juste à côté de la porte d’entrée.

Il regarda sa montre. Il ne pensait pas qu’il était déjà si tard. Décidemment le temps passait vraiment vite quand on été en bonne compagnie.

« Tu veux une tasse de thé en attendant que le repas soit prêt? » Proposa-t-il en se dirigeant vers la cuisine.

Spoiler:

Le sourire de Niou déstabilisa Yukimura. Visiblement son colocataire ne lui en voulait pas, au contraire, il s'inquiétait de son état de santé. Cette constatation lui fit pousser un léger soupir de soulagement et il se sentit bien stupide d'avoir cru que Niou pouvait lui en vouloir.
Néanmoins, même si ce dernier ne semblait pas lui tenir rigueur de son absence, Yukimura tenait à s'en excuser.
Il se leva du canapé pour le rejoindre dans la cuisine.

"Laisse, je vais le faire" s'exclama-t-il. "Pour me faire pardonner"

Aussitôt dit, Yukimura remplissait la bouilloire et la mettait en marcha, puis sortait deux tasses du placard qu'il déposa sur le comptoir et ouvrit le coffret à thé.

"Quel parfum ?" demanda-t-il soucieux de faire plaisir à Niou.

Niou avait eut à peine le temps d’arriver dans la cuisine que Yukimura remplissait déjà la bouilloire pour faire chauffer l’eau du thé. Le jeune homme était surpris de la rapidité de son colocataire. Comment avait-il fait pour arriver avant lui dans la cuisine ? Un sourire amusé et attendri se dessina sur ses lèvres.

L’étudiant en mathématiques mit un instant avant de choisir le parfum de son thé et de donner sa réponse. Il y avait tellement de sorte de thé dans cet appartement qu’il était parfois difficile de faire son choix.

« Je vais prendre un thé au jasmin pour changer. » Répondit-il sur un ton enjoué.

Il ouvrit un des placard et sortit une boite métallique qui contenait du riz. Il versa une certaine quantité dans l’autocuiseur qui se trouvait à côté de la fenêtre. Il ajouta de l’eau jusqu’au niveau indiqué sur l’appareil et de le mettre en route.

« Mais te faire pardonner de quoi ? » Ajouta-il quelques minutes après. Certes Yukimura lui avait posé un lapin aujourd’hui mais il y avait certainement une bonne raison et puis Niou n’avait pas perdu sa journée finalement grâce a sa rencontre avec deux anciens amis.

Le jeune ouvrit la porte du frigidaire pour regarder ce qu’il pouvait bien faire à manger ce soir pour accompagner le riz qu’il venait de mettre à cuire dans l’autocuiseur.

Yukimura avait prononcé la fin de sa phrase si faiblement, espérant que Niou ne l'entendrait pas, malheureusement ce ne fut pas le cas.
Plongé dans la préparation du thé, il mit un certain temps de répondre à sa question. En réalité, il ne voulait pas répondre. Son comportement lui paraissait tellement disproportionné par rapport à la situation qu'il se sentait ridicule. Mais la réaction de Sanada fasse à ses imprévus avait laissé sur lui des marques indélébiles. A cette pensée, Yukimura soupira avant de répondre à son colocataire.

"Je m'excuse pour notre rendez-vous manqué" confia t-il d'une toute petite voix. "J'ai essayé de te prévenir, mais tu devais déjà être sorti"

Tout en disant ses mots, l'étudiant en art regardait d'un air absent le sachet de thé qu'il s'amusait à faire tourner dans la théière afin de le faire infuser plus vite... Trop vite même.

Le mouvement que Niou fit en ouvrant la porte du frigo attira son regard, avant de se reconcentrer dans sa préparation, mal à l'aise. Comme à son habitude, il mordilla sa lèvre inférieure, ne sachant trop quelle attitude adopter.
Niou avait passé du temps à lui préparer son repas la veille au soir, et il n'avait même pas pris le temps de le concacter pour le prévenir qu'il ne rentrerait pas ce soir-là.
Sa rencontre avec Eostas Kfimidis avait été un moment inoubliable, qui était maintenant teintée d'amertume.

"Désolé également pour hier soir"

Yukimura se sentait tellement coupable qu'il n'osait plus reagardait son colocataire dans les yeux.

Niou fixait toujours le contenu du frigidaire dans l'espoir qu'une idée d'accompagnement lui vienne à l'esprit. Ses yeux s'arrêtèrent sur une assiette recouverte de papier d'aluminium. Visiblement son colocataire n'avait toujours pas touché au repas qu'il avait préparé la veille et il comprenait mieux à présent pourquoi celui-ci s'excusait pour hier soir.
Il attrapa le plat et souleva ce qui le recouvrait. Comme il le pensait, le Yakizakana qu'il avait cuisiné été encore intacte. Il retira complètement le papier d'aluminium et le jeta à la poubelle, puis, posé l'assiette sur le plan de travail. Un sourire se dessina sur ses lèvres. Il venait enfin d'avoir une idée pour le diner. Ce soir ça allait être soirée restes. L'étudiant en mathématiques sortit deux tuperwares, dont un qui contenait quelques gyoza et un autre avec un mélange de légumes sauté, avant de refermer la porte du frigo. Il les posa a côté de l'assiette.

Il observa l'étudiant en art qui semblait s'en vouloir pour lui avoir faussé deux fois de suite compagnie et sans avoir prévenu. Certes, il lui avait promis de ramener des gâteaux pour le samedi soir et n'était finalement pas rentré de la nuit, mais les imprévus ça arrivaient et il n'avait aucun moyen de le joindre à part sur le fixe. Niou avait l'impression que son colocataire le fuyait du regard et s'en voulait pour lui avoir posé ces lapins. Vu l'état de celui-ci, le jeune homme préféra ne pas rajouter une couche en lui rappelant ses mots d'hier qui lui avait mit l'eau à bouche. Au bout de semaines de vie commune ils n'avaient toujours pas échangé leur numéro de téléphone. Ah le portable, quelle belle invention pourtant. Cet engin vous facilitez la vie. Niou jugea que le moment était enfin venu de le faire, d'ailleurs il ne savait pas trop pourquoi ils ne l'avaient pas fait avant.

Le jeune homme se tourna vers son colocataire et sortit de sa poche arrière de son jean son téléphone portable et lui tendit.

« Tiens, entre ton numéro dans mon portable et après je te bip pour que tu aies le miens. Comme ça tu pourras me joindre en cas de problème ou si tu as besoin et inversement. C'est quand même bien plus pratique. » Dit-il en souriant chaleureusement.

Il espérait que maintenant qu'ils allaient échanger les numéros, Yukimura arrêterait de culpabiliser.

Niou reporta ses yeux sur la théière qui se trouvait entre les mains de son interlocuteur et il fût surpris de découvrir que le thé qu'elle contenait avec pris une jolie couleur brune foncée. Il lâcha échapper un rire avant d'ajouter en plaisantant:

« Je crois que le thé est assez infusait. D'ailleurs je doute qu'il soit encore buvable. A moins que ton but était de faire du concentrer de thé. Remarque on peut toujours le diluer. »

"Hein ?"

Yukimura releva soudainement la tête et cligna des yeux, surpris. La réaction de Niou n'était pas vraiment celle qu'il avait imaginé, si t'en soit peu qu'il en ait imaginer une. Il regarda le téléphone portable que lui tendait son colocataire, ne sachant exactement quoi en faire, avant que les précédents mots de Niou ne lui reviennent en mémoire et qu'il n'associe le geste à la parole.
Le sourire de Niou le désarmait. Hésitant il prit l'appareil et tapa son numéro avant de le lui rendre.

"Voilà. Désolé de te causer autant de souci" s'excusa t-il.

Il s'apprêtait à reprendre ses activités quand il se rendit brusquement compte, qu'une fois de plus son colocataire avait raison. A trop ruminer ses sombres pensées, il venait de gâcher leur boisson. C'était bien la première fois que cela lui arrivé.

"Désolé" s'excusa t-il une nouvelle fois. " Je vais en refaire" ajouta t-il en remplissant de nouveau la bouilloire d'eau.

"Il semblerait que je sois un peu perturbé ce soir" lança t-il en riant nerveusement.

La réaction de Yukimura amusa le jeune homme. Il récupéra son portable une fois que son colocataire y est rentré son numéro dans son répertoire et aussitôt après avoir sélectionné le nom il appela l'étudiant en art. Il laissa sonner une fois avant de raccrocher.

« Et voilà, opération réussit. » Lança-t-il sur le ton de la plaisanterie.

« Ne t'en fais pas pour le thé, il n'y a pas mort d'homme après tout. » Ajouta-t-il un peu plus sérieusement en suivant son colocataire des yeux.

L'état de celui-ci le préoccupait un peu. C'était-il passé quelque chose pour qu'il soit comme ça? Ce n'était quand même pas la culpabilité de l'avoir oublier qui le rendait ainsi? Après avoir observé Yukimura remplir à nouveau la bouilloire d'eau en silence, il décida de sortir deux assiettes et de commencer à faire réchauffer les restes qu'il avait sortit un peu plus tôt du frigidaire. Même si Niou ne connaissait pas depuis longtemps la personne avec qui il partageait cette appartement, son attitude l'intriguait et il n'aimait pas vraiment le voir ainsi.

« Mauvaise journée pour être aussi perturbé? » Hasarda-t-il pour faire la conversation tout en mettant la table. Il espérait aussi créer une discussion entre eux et par la même occasion en apprendre un peu plus sur son colocataire. Mais celui-ci n'était sûrement pas du genre à se confier aussi facilement à quelqu'un qu'il ne connaissait à peine. Mais c'était toujours un début.

Spoiler:

La question de Niou le surpris tellement qu'il en lâcha la théière qui alla se briser en mille morceaux sur le sol.
Mauvaise journée ? Pas vraiment ? Mais la curiosité de Niou lui avait rappeler un évènement que Yukimura avait préféré oublier. Sa rencontre avec Sanada. Et les conséquences qu'avait eut une telle rencontre. En y rependant Yukimura sentit une vague de dégoût envahir son corps.
Un seul regard de sa part avait suffit à le rendre malade de jalousie et à aller se jeter dans les bras d'Atobe.

Tel un automate, Yukimura sortit la serpillère et commença à éponger les dégâts tous en ramassant les bouts de porcelaines.

En y réfléchissant bien, il savait que même s'il n'aurait pas croiser Sanada, il aurait quand même accepter l'invitation d'Atobe. Mais peut-être aurait-il mieux su où il en était. Maintenant il sentait pardu. Il ne savait plus quel chemin suivre entre son corps et sa raison.
L'un réclamait corps et cris le retour de Sanada, l'autre lui conseillait de rester l'un de lui pour son propre bien.
Et Atobe dans l'histoire ? Yukimura ne pouvait pas nier qu'il avait des sentiments pour lui, mais il ne savait pas comment les nommer.

"Désolé" s'excusa-t-il une fois "C'est juste que je ne sais plus très bien où j'en suis. Je fais tout de travers"

Niou sursauta en entendant la théière se briser au contact du sol. Il tourna la tête et regarda, perplexe, son colocataire. Visiblement il avait vu juste et celui-ci avait vraiment dû passer une mauvaise journée. Puis c’est yeux se fixèrent sur leur unique théière maintenant en mil morceaux. Ils allaient devoir investir dans une nouvelle. A ce rythme il n’aurait jamais son thé. Mais ce n’était pas le principal. En effet l’état de l’étudiant en art était plutôt préoccupant. Le jeune homme était conscient que celui-ci n’allait pas bien et ne voyait pas vraiment quoi faire pour lui remonter ne serait-ce qu’un peu le moral et le faire sourire. Il ne le connaissait pas assez pour savoir ce qui pourrait lui changer les idées. Si seulement c’était Yagyuu… il aurait su quoi faire.

Yukimura s’excusa une nouvelle fois. Niou soupira discrètement de manière à ce que celui-ci ne l’entende pas. S’il continuait à s’excuser à tout bout de champ, le jeune aller finir par le secouer pour qu’il arrête.

L’étudiant en mathématiques alla chercher le balai et une petite pelle qui se trouvaient dans un recoin de la cuisine. Il se baissa pour déposer la pelle en plastique.

« Laisse, je vais finir. Va plutôt t’asseoir le dîner va bientôt être prêt. Je vais faire une croix sur mon thé, je n’ai pas trop envie que tu casses les tasses aussi. » Dit-il une fois à la hauteur de Yukimura. Contrairement aux deux premières phrases, la dernière avait été prononcée sur le ton de la plaisanterie pour taquiner un peu son colocataire.

Niou regarda d’un œil inquiet son colocataire se traîner jusqu’au salon. Il devait urgent de lui changer les idées. Oui, mais comment? La chose qui lui venait à l’esprit était de tendre une corde à Yukimura. Ainsi, il aurait la panoplie complète du parfait dépressif. L’étudiant en mathématiques était curieux de savoir ce qui pouvait bien mettre son colocataire dans cet état, mais poser la question directement serait plutôt mal venu. Après tout ça ne le regardait pas et puis il n’avait pas envie que les rapports avec celui-ci se dégradent, il devait vivre avec cette personne et un déménagement lui avait suffit. Même s’il ne le connaissait pas depuis très longtemps, il l’appréciait et avait de la sympathie pour lui.

Silencieusement, il jeta à la poubelle les morceaux de feu la théière qu’il avait ramassé, puis rangea le la balais et la pelle à leur place avant de continuer à préparer le repas. Pendant ce temps, l’étudiant en art s’était levé du canapé pour mettre la table. Niou observait discrètement celui-ci, craignant pour la survie de leurs vaisselles. Mais Yukimura réussit à mettre la table sans casser la moindre chose.

Une fois le repas préparé, le jeune apporta les différents plats sur la table. Il sourit en voyant l’étudiant en art concentré sur ses pliages.

« C’est joli. Tu as appris à faire ça où? » Demanda-t-il en s’essayant en face de lui.

La question de Niou tira Yukimura de ses pensées. Tout à sa concentration, il n'avait même pas remarqué que ses petits pliages envahissaient désormais la table et il se sentit un peu bête de s'être ainsi laisser aller.
Le rouge lui monta aux joues, tandis qu'il terminait sa dernière création avant de prendre place sur sa chaise.

"Merci" répondit-il à la fois pour remercier Niou de son service mais aussi pour le compliment qu'il venait de lui faire.

Se saisissant d'une serviette pliée, il la mit sous les yeux de son colocataire, il la déplia puis la refit tout aussi rapidement.

"Ceci est le premier modèle que j'ai appris à faire. Il est très facile à réaliser." dit-il en le tendant à Niou.
"Je travaille dans le salon de thé du Parc Victoria. Le décor des tables varient selon les saisons et on essaye de ne jamais refaire la même présentation." expliqua-t-il.

Un sourire tendre étira ses lèvres tandis que son regard se faisait rêveur.
Mis à part l'arrivée de Niou, son travail avait été la seule chose de positive ces derniers mois.
Ses confrontations quotidiennes avaient empirés sont état et il avait été cloué au lit pendant une semaine. Cela avait au moins eu l'avantage de faire prendre conscience à Sanada de la gravité de la situation et il s'était employé à la redresser.
Le coeur de Yukimura se serra en pensant à quel point son amant avait toujours été attentionné avec lui. Quelque part il se trouvait injuste envers lui, mais il ne pouvait réellement plus supporter la tension qui régnait entre eux.

Le café était alors devenu son seul refuge jusqu'à ce que son patron l'oblige à prendre des congés tant il paraissait fragile et fatigué.
Yukimura ne s'était pas senti le courage de lutter contre lui, d'autant plus que M. Heisei lui avait assurer qu'il serait toujours le bienvenu.

"Je suis content d'avoir repris le travail"

Niou observa son colocataire qui exécutait de nouveau le pliage devant ses yeux. Il ne perdit aucun geste pour essayer de comprendre comment il faisait.

« Ah, on m’en a déjà parlé de ce salon de thé. Il paraît qu’il est très bien. Je n’ai pas encore eu l’occasion d’y aller. » Dit-il avant de prendre la serviette pliée que lui tendait Yukimura.

« Je devrais peut être proposer à mon patron de décorer un peu les tables du salon avec des serviettes pliées. Je trouve qu’elles manquent d’un petit quelque chose. » Ajouta-t-il en souriant.

Il la retourna dans tout les sens avant de la déplier. Puis il commença à la plier en imitant les gestes que lui avait montré un peu plus tôt. Son premier essai était loin de ressembler à ce que l’étudiant en art avait réalisé. Il pencha la tête et examina, dubitatif, son œuvre. Ses yeux allèrent de son pliage à celui de son colocataire. Il définit la serviette pour recommencer. Le deuxième se rapprochait un peu plus du modèle mais il était encore loin du compte.

« Je suppose que j’ai besoin encore de cours pour y parvenir. » Dit-il en plaisantant tout en montrant sa deuxième tentative à Yukimura avant de la défaire.

Il s’interrompu et releva la tête en entendant la dernière phrase du jeune homme. Celle-ci le laissa perplexe. Pour quelle raison avait-il arrêté de travailler? Avec les vacances? Les partiels de fin d’année? Des travaux dans le salon de thé? Non pas à sa connaissance, ce salon avait une bonne réputation et il aurait certainement entendu des rumeurs sur sa fermeture en cas de travaux. De plus, une de ses amies de la fac, qui le draguait un peu trop à son goût, était une des plus fidèle cliente de cet établissement. Elle se serait certainement plainte s’il avait été fermé temporairement. D’ailleurs à plusieurs reprises, elle l’avait invité à boire un thé là bas mais il avait toujours réussit à décliner l’invitation. Maintenant qu’il savait que Yukimura travaillait ici, il regrettait un peu de n’y être jamais allé. Cela aurait été marrant de rencontrer plus tôt son colocataire.
Même si cette phrase l’intrigua, il ne préféra pas la relever. Cette période semblait être un peu douloureuse pour l’étudiant en art et il n’avait pas envie de remuer le couteau dans la plaie, surtout en ce moment.

« Peux tu me refaire voir comment on fait? » Demanda-t-il avant d’éclater de rire devant son troisième essai. Un mot lui venait à l’esprit en contemplant son pliage: pathétique.

Spoiler:

Yukimura ne put s'empêcher d'esquisser un sourire amusé devant les pitoyables tentatives de Niou. C'était rafraichissant de le voir si concentré dans son activité pour l'entendre rire après devant son troisième échec.

"Bien sûr ! Mais après le dîner. Je ne sais pas toi, mais j'ai plutôt faim" dit-il en essayant de se reprendre.
Ses idées noires n'étaient pas loin, mais pour une raion inconnue, il sentait que son collocataire pouvait l'aider à les chasser. Pour peu qu'il y mette du sien.

"Ce Yakizakana me fait de l'oeil depuis le début, je ne voudrais pas le faire attendre plus longtemps" sourit-il.

Il tendit le reste des plats à Niou, et après avoir prononcé le traditionnel "Itadakimasu" goûta son plat.
Un gémissement de pur bonheur s'échappa de ses lèvres, et il ferma les yeux pour mieux savourer son repas.

"C'est différent de ce qu'à l'habitude de cuisiner mon père, mais c'est tout aussi délicieux ! Tu es vraiment doué en cuisine Niou-kun"

Manger un Yakizakana lui rémémorer de doux souvenirs. Il songea à prendre un weekend pour retourner chez sa famille, mais il pensa aussitôt à l'absence de Sanada que sa mère ne manquerait pas de souligner. A cette pensée, il grimaça. Il ne se sentait pas le courage de leur expliquer la situation, d'autant plus qu'elle était plutôt complexe.
Ne voulant pas de nouveaux sombrer dans ses mauvais souvenirs, Yukimura se rattrapa à la première chose qui lui vint à l'esprit.

"Tu m'as parler d'un 'salon', où travailles-tu exactement ?" demanda-t-il perplexe. Avec son joli minois et son attitude charmeur, il imaginait sans peine Niou travailler dans un Host Club. Même s'il se doutait que ce n'était pas le cas, cela avait piqué sa curiosité, et il était avide d'en savoir davantage sur son mystérieux collocataire.

Niou acquiesça. Yukimura avait raison, il valait mieux manger tant que les plats étaient encore chauds. Il défit non pliage, un peu a contre cœur, et déposa sa serviette sur ses genoux. Il était un peu déçu d’arrêter cette activité qui l’amusait beaucoup. Il n’avait jamais été vraiment attiré auparavant par les travaux manuels, mais s’il avait su que cela pouvait être si drôle il aurait tenté l’expérience plutôt. Certes, il n’était pas doué mais en pratiquant et avec un bon professeur il y arriverai certainement.

Un large sourire s’étira sur ses lèvres, et cela pour deux raisons. La première était parce que Yukimura semblait allé un peu mieux et avait de l’appétit. Cela le rassura un peu, et puis il était aussi content que celui-ci ait envie de goûter son plat qu’il avait spécialement cuisiné pour lui. La deuxième raison était parce qu’il avait l’impression qu’il pourrait apprendre beaucoup de son colocataire et à son tour lui enseigner ou lui apporter certaines choses. Il aimait ce genre de relation qui pouvait vous faire évoluer et surtout découvrir de nouvelles choses. S’il avait bien horreur d’une chose c’est de l’ennuie. Trouvant les cours trop facile, il avait déjà beaucoup donné a son goût durant sa scolarité au collège et au lycée. Heureusement qu’il avait rencontré Yagyuu pendant sa scolarité. Celui-ci avait su lui apporter ce qui lui manquait et grâce à lui il avait pu sortir de son ennuie qui l’enfermait peu à peu dans la solitude. Mais il essaya de ne pas trop penser au passé. Il y avait déjà bien assez d’un dépressif à leur table. Et puis sombrer lui aussi dans une déprime n’aidera en rien Yukimura.

Le homme attrapa le plat que lui dentait l’étudiant en art et se servit à son tour. Puis il prononça lui aussi la formule traditionnelle avant de commencer à manger.
Il laissa échapper un peu rire en entendant le petit gémissement de bonheur de son colocataire.

« Merci, ravi que ça te plaise. » Dit-il un peu gêné mais sans que cela ne s’entende vraiment avant d’ajouter sur un ton un peu plus léger: « J’ai eu un bon prof dans ma jeunesse. »

Cependant il tiqua légèrement en entendant le « Niou-kun » de Yukimura. L’espace d’un instant il avait eu l’impression d’entendre son ancien amant. Son cœur se serra et il essaya de chasser la pensée qu’il venait d’avoir. Il espérait que l’étudiant en art n’est pas remarqué son changement d’expression qui n’avait duré que quelques secondes. Il avait peut être une chance car celui-ci semblait concentré sur son plat.

« Je travaille dans la chocolaterie Yamato qui se trouve pas loin du campus universitaire. Celle dont j’ai ramené les chocolats la dernière fois. C’est une petite boutique mais c’est très agréable de travailler là bas. » Répondit-il avec un sourire sincère. Cette soirée était une bonne occasion pour en apprendre plus sur cette personne qui partager désormais son appartement.

« Ça fait combien de temps que tu travailles dans ce salon de thé? »

"Je n'en doute pas, sinon tu ne serais pas aussi doué" commenta Yukimura, ravi.
Ce Yakizakana était un vrai régal pour les papilles. Niou avait su jouer avec les saveurs avec une dextérité qu'il lui envierait quand il aurait fini de savour ce délicieux repas.
Prenant la sauce soja, il en versa un peu sur son riz puis piqua un Gyoza.
Tout en le mangeant, il réfléchissait. Il était persuadé qu'il avait déjà entendu ce nom part. La cholaterie Yamato jouissait d'une excllente réputation, notamment auprès des étudiants, mais il n'arrivait pas à se souvenir avec précision des circonstances de sa connaissance. Ce n'était plus qu'un vague souvenir flou qu'il l'ennuyait. De ce fait, il grimaça avant de répondre.

"J'en ai déjà entendu parlé. Mais c'est à peine si j'arrive à m'en souvenir. C'est agaçant"

Il fronça des sourcils, cherchant au fin fond de sa mémoire où il avait pu déjà avoir aperçu, vu ou entendu le nom de Yamato, mais fini par soupirer et hausser les épaules, se rendant rapidement compte que cela restait un obscur brouillard dans son esprit.
Sans doute l'avait-il remarqué lorsque ses camarades de classes lui avait ramené quelques ballotins alors qu'il était en convalescence.

Désireux de répondre à la question que son colocataire lui avait posé, il en oublia rapidement cette histoire de chocolaterie mystérieuse, et combla les attentes de Niou :

"Cela va faire bientôt faire plus de trois ans. J'ai eu de la chance de trouver ce petit travail rapidement dès que je me suis installé ici" déclara-t-il avec soulagement avant qu'une ombre vienne obscurir le tableau.
Si Sanada ne s'était pas occupé de leur trouver un appartement, peut-être n'aurait-il jamais eu la chance de trouver un travail aussi rapidement. Comme pour chasser ses sombres pensées, Yukimura essuya rapidement ses lèvres puis se saisit de la première serviette en papier à porter de main. La portant au niveau du regard de Niou, il refit lentement le pliage.

"Bon à quelque chose près ça doit ressembler à ça" dit-il en riant en voyant l'état du pauvre pliage. "C'est pour ça que tu doit faire ça à plat, pour être sûr que ta construction tienne"

Spoiler: